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Plan cancer: François Hollande veut lutter contre les inégalités sociales

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Ce mardi 4 février, François Hollande présente le 3e Plan cancer (2014-2018), à la maison de la mutualité à Paris (shutterstock.com).

« Le risque de mourir » d’un cancer « entre 30 et 65 ans est deux fois plus élevé chez les ouvriers que chez les professions libérales », dénonçait en décembre 2012 François Hollande, en lançant les travaux préparatoires du nouveau Plan cancer. Mardi 4 février, le président de la République dévoilera ce Plan qui devrait donc porter sur la lutte contre les inégalités sociales et territoriales face à une maladie qui reste la première cause de décès en France.

En donnant le coup d’envoi aux travaux préparatoires de ce plan, François Hollande avait demandé au professeur Jean-Paul Vernant d’élaborer un ensemble de « recommandations » pour lutter contre le cancer. Huit mois plus tard, ce spécialiste d’hématologie à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière rendait un rapport dans lequel il appelait, à la suite du chef de l’Etat, à des « mesures correctrices » contre des inégalités sociales et territoriales.

Coûts trop élevés des anticancéreux

Le professeur Jean-Paul Vernant avait aussi dénoncé les tarifs de plus en plus élevés, imposés par l’industrie pharmaceutique, dans les traitements de lutte contre le cancer : « Certaines molécules ont atteint un niveau de prix scandaleusement élevé et il arrivera un jour où même des pays riches comme le nôtre n’arriveront plus à délivrer ces médicaments », avait-il expliqué. Et d’appeler à « définir une politique exigeante de négociations avec les industriels pour déterminer, avec des réévaluations périodiques, le juste prix des innovations thérapeutiques ».

Selon une étude menée par l’Institut national du cancer, la France est le pays européen qui dépense le plus par habitant pour l’achat d’anticancéreux : le montant s’élèverait à 24 euros par habitant. En Suède, les dépenses s’élèvent à 14 euros, en Allemagne à 11 euros, en Grande-Bretagne à 9 euros seulement. Pour la Sécurité sociale, cela représente un coût total de plus d’un milliard d’euros que ce soit pour une chimiothérapie par perfusion ou par comprimés.

Les attentes de la Ligue contre le cancer

La Ligue contre le cancer, que nous avons contacté, espère que le Président prendra en compte trois enjeux majeurs. Le premier : « Protéger les populations des risques de cancer ». « Aujourd’hui, on sait que 40 à 50% des cancers pourraient être évités, il faudrait donc que le plan cancer encourage et favorise le dépistage, avec notamment la mobilisation de l’Education nationale », explique l’association. « La lutte contre le tabac doit être, par-là, réaffirmée car le tabac cause aujourd’hui 73 000 morts par an. »

Deuxième axe stratégique : « Le plan de continuité de vie ».  « L’impact social du cancer doit être réduit au maximum pour les malades et leurs proches », explique la Ligue contre le cancer. « Certains malades renoncent aux soins pour ne pas mettre en péril leur foyer économique, parce que le centre de traitement est loin, ou par peur de perdre son travail, ou parce que la prise en charge des enfants pendant la cure n’est pas garantie ».

Enfin le troisième enjeu : « Sanctuariser la recherche contre le cancer ». « Il faut mettre à l’abri les chercheurs français, favoriser la recherche, en particulier sur les cancers rares qui représentent la majorité des cancers », conclu l’association.

Le premier plan cancer, lancé par Jacques Chirac pour la période 2003-2007, avait été marqué par la lutte contre le tabac ; le deuxième (2009-2013), sous Nicolas Sarkozy, avait permis « d’œuvrer au renforcement de la qualité et sécurité des soins » en direction des enfants, personnes âgées et malades de cancers rares, selon un bilan officiel diffusé en 2013 qui relevait aussi des échecs comme le faible nombre persistant d’IRM en France.

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