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Politique d’intégration: une impasse française?

12.02.2014 par La Rédaction

Mardi 11 février, Jean-Marc Ayrault présentait aux ministres sa « feuille de route », en matière d’intégration, basée autour de deux axes : l’accueil des primo-arrivants et la lutte contre les discriminations envers les étrangers et leurs enfants. Si la question est délicate, elle n’en est pas moins capitale et au cœur du débat public depuis de nombreuses années. Mais quel est aujourd’hui le modèle d’intégration à la française ? Eléments de réponse avec Virginie Guiraudon, directrice de recherche CNRS et auteure des « Politiques d’immigration en Europe » (L’Hamattan – décembre 2000).

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Le gouvernement a annoncé, ce mardi 11 février, des mesures visant à améliorer l’intégration des immigrés. L’intégration concerne aujourd’hui 5,3 millions d’immigrés et 6,7 millions de descendants d’immigrés et les politiques mises en place par les différents gouvernements depuis les années 80 ne cessent d’agiter le débat public. Selon une enquête réalisée pour Le Monde, France Inter, la Fondation Jean Jaurès et le Cevipof en janvier, « 66% des français pensent qu’il y a trop d’étrangers en France ». Le modèle d’intégration à la française ne marcherait-il plus ? Décryptage avec Virginie Guiraudon, directrice de recherches au CNRS et à Sciences Po Paris.

JOL Press : D’où vient le modèle d’intégration à la française ?

Virginie Guiraudon : Après la guerre, l’intégration des populations immigrées se faisait avec l’aide d’associations et de réseaux. Il n’y avait pas de politique d’intégration. On a longtemps gardé les immigrés dans des bidonvilles et ce fameux débat autour du modèle français d’intégration est arrivé très tard, dans les années 80, au moment où le modèle dit « assimilationniste » a été remis en cause. Le modèle d’assimilation voulait que, de la même manière que les paysans qui parlaient le patois sont allés à l’école pour apprendre le français, les immigrés deviendraient français en apprenant la langue.

Ce n’est qu’après les premiers succès électoraux du Front national, en 1983 et 1984, qu’une commission sur la réforme de la nationalité française, présidée par Marceau Long, a été mise en place pour réfléchir sur le modèle d’intégration à la française. Cette commission sera un prélude à la création du Haut Conseil à l’intégration (HCI) une « instance de réflexion et de propositions » instituée en décembre 1989 par le gouvernement de Michel Rocard qui émet des avis consultatifs à la demande du gouvernement sur « l’intégration des résidents étrangers ou d’origine étrangère ».

JOL Press : Comment est alors défini ce modèle d’intégration ?

Virginie Guiraudon : La définition est assez ambiguë mais selon ce nouveau modèle on intègre des individus et non des groupes, les personnes issus de l’immigration peuvent rester attachées à leurs origines mais pas trop, et on reste flou sur ce que l’on peut montrer ou pas dans l’espace public. La question du voile est directement issue de cette ambiguïté de départ. Au début des années 80, on a rejeté l’assimilationniste  parce qu’on ne voulait rien imposer de trop violent en souvenir des colonies. En 1983 il y a eu cette « Marche des beurs » qui était une marche pour l’égalité. Les Français d’origine immigrée ne demandaient pas un droit à la différence mais les mêmes droits que les autres Français.

Le modèle d’intégration à la française est une sorte de mythe. Tout le monde pense que ce modèle français d’intégration existe, y compris à l’étranger, mais force est de constater qu’aujourd’hui on a complètement abandonné, depuis ce fameux contrat d’accueil d’intégration, l’idée qu’il faut s’occuper des populations qui sont déjà là pour privilégier son attention sur les primo-arrivants. Par ailleurs, via des directives européennes, une politique de luttes contre les discriminations ethniques et raciales a été mise en place. Il n’en demeure pas moins qu’une partie de la population est complètement oubliée, celle qui ne fait pas partie des primo-arrivants et qui ne souffre pas de discriminations ethniques ou raciales.

JOL Press : Pourquoi dit-on que les politiques d’intégration aujourd’hui ne marchent plus ?

Virginie Guiraudon : Ce sont les politiques qui tiennent ce discours. Une vraie politique d’intégration devrait accompagner les populations immigrées non pas en leur faisant signer un simple contrat mais en les aidant à s’intégrer sur le plan professionnel et à trouver un logement. Mais cela n’existe plus. La gauche a très vite été mal à l’aise avec ces questions d’intégration et de multiculturalisme et sous les gouvernements de droite, il n’était pas question de faire des politiques d’intégration. Le vrai tournant remonte au second mandat de Jacques Chirac où les dernières institutions qui finançaient les associations qui avaient un rôle de relais sur les questions des étrangers ont disparu.

En mars 2012, le Haut Conseil à l’intégration expliquait qu’ « en dix ans, le nombre d’associations financées par l’Etat et œuvrant expressément dans le domaine de l’intégration des immigrés et de leurs descendants directs a diminué de 80% ». De 6 000 en 2000, elles ne sont plus que 1 300 et les subventions sont passées de 200 millions d’euros à 100 millions sur la même période. Le modèle d’intégration n’est pas en panne, il a été abandonné. C’est aujourd’hui l’OFII (l’Office français de l’immigration et de l’intégration) qui s’occupe d’intégrer les populations immigrées mais cela ne remplacera jamais de véritables politiques publiques efficaces sur tout le territoire. Une politique sans moyen n’est pas une politique.

Propos recueillis par Marine Tertrais pour JOL Press

La Rédaction


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