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Réseau virtuel: «Darknet, ton pire cauchemar»

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JOL Press : Qu’est-ce qui vous a poussé à vous aventurer sur le Darknet ? Une volonté de conserver votre anonymat ?

Lucas: Par pure curiosité au début. Ayant vu des vidéos expliquant l’existence de cette partie non indexée d’Internet, j’étais très intrigué par ce qui existait là-dedans. L’anonymat est une raison aussi. A la suite de tous les débordements de la NSA dénoncés par Edward Snowden, je me suis mis à rechercher s’il était possible de passer outre leur surveillance. Je n’avais pas envie d’accéder à des sites aux contenus interdits de façon spécifique mais plutôt pour savoir ceux qui l’étaient.

JOL Press : Que trouve-t-on sur cet espace virtuel ?

Lucas: Des armes, des drogues, les coordonnées de carte bancaire et malheureusement beaucoup de sites pédophiles, notés CP – pour « Child Pornography ». Il existe même un site d’enchère où des personnalités ont leurs têtes mise à prix.
Mais on trouve d’autres choses, plus intéressantes ! Des sites de hackers déjà, qui ne sont pas des sites de pirates. Ce sont des sites sur lesquels il y a un échange d’information sur l’utilisation de tout support informatique sans forcément avoir un but illégal.

Il existe aussi une espèce de philosophie de la « Matrice » dont l’article sur « TheHiddenWiki » est très complet et qui est véhiculé par de nombreux utilisateurs du web non indexé.

JOL Press:  Comment concrètement y accède-t-on? A quoi cela ressemble-t-il ?

Lucas: A ton pire cauchemar !  Non, sérieusement, l’internaute peut y accéder avec Tor – c’est ce que j’utilise en tout cas – qui fournit un navigateur web dérivé de Mozilla Firefox. Cela ne change donc pas grand-chose graphiquement ! En revanche les adresses web sont généralement imbitables car les sites sont souvent supprimés et recréés. Un exemple: http://kpvz7ki2v5agwt35.onion/wiki/index.php/Main_Page, le dernier lien que j’ai utilisé pour trouver TheHiddenWiki.

JOL Press: Quels sont les principaux avantages du Darknet ?

Lucas: Trouver des informations auxquelles on ne peut pas accéder sur le clearweb.

JOL Press : Quels sont les réseaux qu’il regroupe ?

Lucas: Tor, qui n’est pas un site mais un outil permettant de se rendre « anonyme » sur Internet. Je mets anonyme entre guillemets car il existe toujours des moyens pour repérer l’identité d’un utilisateur de Tor. Ces moyens sont sûrement connus des grandes institutions dont nous essayons justement d’éviter l’identification. Il existe d’autres logiciels que Tor pour se rendre anonyme et il existe d’autres moyens pour être anonyme, comme par exemple l’utilisation d’un Virtual Private Network (VPN).
Silkroad a justement été fermé il y a quelques mois par la NSA et ré-ouvert deux semaines plus tard, donnant naissance à Silkroad 2.0.

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