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«Rio $urreal»: les Brésiliens dénoncent la hausse des prix

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« Si tu penses que la nouvelle monnaie de Rio est le $urreal, alors adhère à la campagne « Ne paye pas un prix Surreal » » : voici le slogan qu’utilisent bon nombre de jeunes Brésiliens sur Internet pour dénoncer la flambée des prix à Rio de Janeiro, à quatre mois de la Coupe du monde de football. Le taux d’inflation au Brésil s’est élevé à 5,91% selon l’institut Brésilien de Géographie et de Statistique (IBGE). 

« Rio $urreal »

C’est à travers le mouvement  « Rio $urreal » que les internautes boycottent les prix démesurés imposés par certains commerçants, avec leur propre monnaie qui comprend des billets à l’effigie de Salvador Dali, représentant du mouvement surréaliste. Contraction de « surréalisme » et « réal » – la monnaie nationale – le mouvement « Rio $urreal » rassemble près de 200 000 membres sur Facebook.

Le principe est simple : chaque jour, les internautes postent des photos pour exposer les abus des commerçants : on découvre par exemple qu’un sandwich coûte 99 réais (30 euros) à Leblon, l’un des quartiers les plus huppés de Rio de Janeiro, comme le rapporte le site de France 24.

Sur cette plateforme, les adhérents échangent des conseils et astuces pour éviter de subir la hausse des prix. 

« Isoporzinho » : les glacières investissent les plages

Pour contrer les prix élevés imposés par de plus en plus de bars et de restaurants, les jeunes Brésiliens ont également lancé la mode des « Isoporzinho » – « glacières » en français », dans lesquelles ils conservent leurs boissons et nourritures qu’ils vont déguster sur la plage de Copacabana plutôt que sur les terrasses de café. 

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Fronde sociale

A quelques mois de la Coupe du monde de football, et deux ans avant le coup d’envoi des Jeux olympiques, les Brésiliens sont de plus en plus nombreux à dénoncer le coût de la vie. 

Pour l’historienne du Brésil contemporain, Silvia Capanema, « la Coupe du Monde a aggravé le sentiment d’exclusion ». Secoué par des mouvements contestataires, le Brésil sera-t-il prêt à accueillir les jeux Olympiques ?  

Pour Silvia Capanema, la réponse est positive, mais cela n’empêche pas « la population de se mobiliser en parallèle pour dénoncer les contradictions de la société brésilienne » estime-t-elle. « Il y a déjà un mouvement, de tendance anarchiste, qui évoque le slogan « Não Vai ter Copa » – « il n’y aura pas de Coupe du Monde » en français. Les personnes de ce mouvement seront certainement mobilisées : elles réclament un changement complet du système et dénoncent la précarité résidentielle et de moyens (transports, salaires, etc) des populations les plus pauvres, victimes le plus souvent de la violence policière » poursuit l’Historienne.

« D’autres groupes moins liés à la tradition des mouvements sociaux actuels peuvent se joindre à ces manifestations éventuellement, comme les jeunes étudiants en général, même ceux issus des « classes moyennes », qui réclament l’absence de services publiques, dénoncent la corruption, la vie chère » conclut-elle. 

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