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Thaïlande: Les manifestants se mobilisent contre les élections

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Dans les rues de Bankok, un manifestant thaïlandais, le 25 janvier dernier. (Crédit : Shutterstock)

« Chemises jaunes » et « Chemises rouges » se mobilisent pour la dernière ligne droite qui précède les élections législatives de dimanche 2 février. Objet d’une contestation populaire majeure depuis plusieurs mois, les élections législatives qu’a organisées la Première ministre Yingluck Shinawatra s’annoncent d’ores et déjà mouvementées.

Le gouvernement refuse de reporter le scrutin

Après plusieurs jours de controverse, le gouvernement thaïlandais a décidé de maintenir la date du scrutin au 2 février. Pourtant, la pression de la rue et la persistance des Chemises jaunes à poursuivre leur mobilisation pour la démission du gouvernement avait poussé la Commission électorale à recommander un report de ces élections afin que ces dernières se déroulent dans un moment plus propice au calme.

« Le scrutin de dimanche ne pourra pas être validé », a déclaré un membre de la commission électorale thaïlandaise, appelant une dernière fois au report de ces élections.

Jeudi 30 et vendredi 31 janvier, les rues de Bangkok ont alors de nouveau été le théâtre de grandes manifestations qui devront culminer le jour du scrutin, dimanche 2 février.

Les opposants veulent bloquer Bangkok le jour des élections

« Manifestation monstre le jour du scrutin », a titré le quotidien The Nation, attendant lui aussi une mobilisation extraordinaire en cette journée.

Pour cette journée, l’ancien Premier ministre thaïlandais et opposant principal au gouvernement a appelé au boycott des élections et au blocage de la capitale, Bangkok. Suthep Thaugsuban espère ainsi perturber le cours de la journée électorale et nuire au vote dans les 50 districts que compte la capitale.

Face à ces prévisions, le gouvernement a annoncé le déploiement de plusieurs milliers de policiers dans la ville. « La moitié des 400 000 policiers du royaume devraient être mobilisés pour maintenir l’ordre et faire respecter la loi », indique ainsi le quotidien The Nation.

Le week-end dernier, le scrutin par anticipation avait également été visé par les manifestants et selon les estimations du gouvernement, environ 2 millions de personnes avaient été empêchées de se rendre aux urnes.

Une opération qui ne devrait pas être renouvelée cette fois-ci, selon les déclarations du leader de l’opposition, bien que ce dernier ait ouvertement appelé à « tout faire pour que les élections n’aient pas lieu ».

« Chemises jaunes » contre « chemises rouges »

Depuis bientôt trois mois, Bangkok est devenue le théâtre d’un affrontement incessant entre manifestants anti-gouvernementaux et partisans de la Première ministre Yingluck Shinawatra.

Les manifestants, reconnaissables à leurs chemises jaunes, sont principalement composés de Thaïlandais issus de la bourgeoisie conservatrice ou des mouvements royalistes et manifestent contre un récent projet de loi d’amnistie. Ce projet pourrait permettre le retour en Thaïlande de Thaksin Yingluck, qui n’est autre que l’actuel frère de l’actuelle Première ministre, lui-même ancien Premier ministre.

Même si ce projet de loi a été rejeté par le Sénat, la personnalité du milliardaire et populiste Thaksin Yingluck, accusé de malversations financières et en exil à l’étranger pour échapper à sa peine, cristallise les ressentiments des « chemises jaunes » qui refusent de déposer les armes.

Face à eux, les « chemises rouges ». Ces derniers se sont largement fait connaître en 2010 lorsqu’ils ont occupé la capitale, Bangkok pour demander la chute du gouvernement. Cette crise avait fait 90 morts et 1 900 blessés. Ces « chemises rouges » sont composées de personnes issues de milieux ruraux et de zones urbaines défavorisées.

Pour tenter de mettre fin à cette crise, la Première ministre a joué la carte électorale. Une stratégie qui n’a pour le moment pas fait ses preuves.

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