Site icon La Revue Internationale

Trois années décisives se préparent pour la France et l’Allemagne

[image:1,l]

La France et l’Allemagne montreront leur unité retrouvée à l’occasion du Conseil des ministres franco-allemands. (Crédit : Shutterstock)

Mercredi 19 février. A Paris se tiendra aujourd’hui un Conseil des ministres un peu particulier. Chaque année, et deux fois par an, la France et l’Allemagne réunissent leurs ministres pour une journée d’échange qui vise à promouvoir un calibrage des politiques nationales. Pour cette réunion, les ministres français sont les hôtes de leurs homologues allemands.

14 ans de Conseils des ministres franco-allemands

Cette tradition n’est pas très ancienne. C’est le 22 janvier 2003, à l’occasion des célébrations des quarante ans de la signature du traité de l’Elysée que le président français Jacques Chirac et le chancelier allemand Gerhard Schröder ont créé ce Conseil des ministres.

Avant cela, la France et l’Allemagne avaient l’habitude de se réunir régulièrement à l’occasion de sommets franco-allemands institués par le traité de l’Elysée, il y a 51 ans.

De ce traité d’amitié franco-allemand, il n’a jamais été autant question qu’aujourd’hui, alors qu’en pleine crise européenne, la France et l’Allemagne se veulent plus soudés que jamais, conscients de leurs rôles respectifs en tant que principales économies de l’UE, pour redresser la barre du vieux continent.

Si ces derniers mois ont parfois semé le doute quant à la solidité du couple franco-allemand, les choses semblent aujourd’hui être rentrées dans l’ordre. Angela Merkel et François Hollande font front, sans doute aussi bien que lorsque Nicolas Sarkozy était au pouvoir en France et que son amitié avec la chancelière allemande était connue sous l’appelation « Merkozy ».

Une amitié franco-allemande retrouvée

Dès les premiers jours du mandat de François Hollande, les observateurs opposaient deux visions de l’Europe en crise. La première, celle de la France, voulait engager l’Europe sur la voie de la croissance quand l’Allemagne lui préférait les économies et la rigueur budgétaire. Aujourd’hui, les lignes politiques des deux pays voisins semblent se rapprocher pour n’en faire plus qu’une et ce à de nombreux niveaux.

Pourquoi ce revirement dans les relations entre François Hollande et Nicolas Sarkozy ? Il s’agit d’abord d’une question de temps écoulé, explique Yann-Sven Rittelmeyer, chercheur au Comité d’études des relations franco-allemandes (Cerfa) à l’Institut français des relations internationales (Ifri).

« Tout comme Nicolas Sarkozy et Angela Merkel à leurs débuts, François Hollande et Angela Merkel ont eu besoin de temps pour apprendre à se connaître », explique cet expert des relations franco-allemandes. « Si au moment de l’arrivée de François Hollande la relation était tendue et difficile, elle s’est améliorée au fil de l’année franco-allemande et de la célébration des 50 ans du traité de l’Elysée », ajoute-t-il.

Trois années intenses

« François Hollande et Angela Merkel sont tous les deux très marqués par la conscience de leur responsabilité commune envers l’Europe », explique encore Yann-Sven Rittelmeyer. Cette conscience et cette envie de travailler ensemble devraient être les moteurs du couple durant les trois prochaines années.

C’est en tout cas ce que prévoient les observateurs. En effet, la France comme l’Allemagne sont libres d’échéances électorales nationales pour les trois prochaines années. Un laps de temps qui pourrait être le temps des grands travaux.

« Les deux pays ont successivement traversé une longue période électorale. Ce fut le cas au premier semestre 2012 pour l’élection présidentielle et les élections législatives en France, puis à compter de la fin du printemps 2013 jusqu’à la fin de l’année pour les élections au Bundestag et la mise en place de la nouvelle coalition », rappelle Pierre-Yves Le Borgn’, député des Français de l’étranger pour la circonscription de l’Allemagne.

« Ce sont autant de périodes longues durant lesquelles chaque pays est plus centré sur ses sujets internes. La France et l’Allemagne ont désormais trois années utiles, sans élection nationale, pour donner un contenu nouveau et concret à la seconde étape de leurs relations après les célébrations du 50ème anniversaire du Traité de l’Elysée l’an passé ».

Trois années qui devraient alors se concentrer sur l’émergence d’une convergence économique entre les deux pays, mais également sur les questions énergétiques, environnementales, stratégiques et de défense.

Quitter la version mobile