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Barack Obama: comment peut-il autant décevoir les Américains?

04.03.2014 par La Rédaction

Alors que les «Midterm elections» se profilent en novembre prochain, une enquête réalisée par le New York Times et CBS indique que près de six Américains sur dix se disent déçus par l’actuel président.

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JOL Press : D’après un sondage du New York Times et de la télévision CBS, 59% des Américains se disent déçus de Barack Obama. Ont-ils effectivement des raisons d’être mécontents ?

Anne Deysine : Le bilan de Barack Obama est, à mon sens, plutôt bon. Il a notamment réussi à sortir les Etats-Unis de la crise. Pas totalement certes, mais les chiffres sont là : aujourd’hui, le PIB américain (1,9% sur l’ensemble de l’année 2013, ndlr) est bien supérieur aux taux de croissance européens (l’économie de la zone euro s’est contractée de -0,4% sur l’ensemble de l’année 2013, ndlr).

Durant les deux premières années de son mandat (2009/2010), lorsqu’il disposait d’une majorité au Congrès, Barack Obama a fait passer un certain nombre de projets : un plan de relance de 787 milliards de dollars, mais aussi le plan de sauvetage de l’industrie automobile pour venir en aide à General Motors et Chrysler (81 milliards de dollars de fond publics ont été débloqués).

Dans le domaine de la finance, Barack Obama a fait adopter la volumineuse loi Dodd-Frank, qui instaure un début de séparation entre les banques commerciales et les banques d’affaires (un compromis boiteux, ont dénoncé ses détracteurs). Surtout, il a réussi là où Bill Clinton avait échoué : faire passer une loi qui garantit une couverture médicale aux 40 millions d’Américains qui n’en avaient pas.

JOL Press : Plus précisément, que peut-on dire du bilan économique de Barack Obama ?

Anne Deysine : Il suffit de regarder les statistiques : les Etats-Unis vont mieux. A court terme, le déficit budgétaire se réduit du fait des baisses automatiques des dépenses et des hausses d’impôts auprès des plus riches.

Ne nous y trompons pas : Barack Obama n’est pas un sauveur. Il n’a pas tout réussi et si les Etats-Unis se portent mieux aujourd’hui, c’est aussi et en grande partie grâce au dynamisme des Américains eux-mêmes. Les nouveaux immigrants, notamment les hispaniques et les asiatiques, ont envie de s’en sortir.

Toutefois, un important problème demeure : s’il y a une relance de l’économie américaine, il n’y a, en revanche, pas assez de création d’emplois (113 000 emplois nets créés en janvier, là où les analystes s’attendaient à 175 000 créations d’emplois ; le taux de chômage a légèrement reculé pour s’établir à 6,6%, ndlr).

JOL Press : Dans quelle mesure le président américain est-il responsable de cette situation ?

Anne Deysine : Barack Obama ne peux pas créer des emplois simplement en claquant des doigts. En revanche, il peut créer un environnement favorable à l’embauche.

N’ayant plus la majorité à la Chambre des représentants, il se trouve pieds et poings liés. Tout ce qui, d’après la vision démocrate, permettrait de lutter contre le chômage et de relancer l’économie est systématiquement écarté par les Républicains (ce fut notamment le cas pour la hausse du salaire minimum).

JOL Press : L’économie américaine va mieux, mais elle est sous perfusion de la Réserve fédéral américaine (Fed) qui injecte des milliards de dollars de liquidités depuis septembre 2012…

Anne Deysine : C’est un des grands défis de Janet Yellen, la nouvelle patronne de la Fed. Elle va devoir continuer de diminuer cette aide monétaire en réduisant progressivement les injections de liquidités. Cela étant, je n’utiliserais pas l’expression «sous perfusion» : il ne faut pas sous-estimer le dynamisme de l’économie américaine. Cette «perfusion» a simplement rendu possible un rebond économique.

Il faut surtout voir que les Etats-Unis affichent une croissance de 1,9% malgré une coupe des dépenses budgétaires d’environ 10% dans tous les secteurs. A mon sens, la Fed a contrebalancé la baisse automatique des dépenses rendue automatique par le fait que les Républicains refusaient de négocier et d’envisager des baisses de dépenses ciblées.

JOL Press : Quel bilan peut-on faire de la politique étrangère de Barack Obama ?

Anne Deysine : Il est parvenu à sortir le pays de deux guerres (Irak et Afghanistan) qui traînaient depuis plus de 10 ans. Pour les Américains, ces conflits étaient devenus un poids insupportable. En théorie, ils devraient être contents. C’est toujours la même histoire : lorsque le problème commence à s’effacer on oublie de s’en réjouir…

Pour Barack Obama, il était hors de question de pratiquer la politique étrangère des néo-conservateurs et de s’engager sur tous les fronts pour un oui ou pour un non. Sa culture personnelle est de chercher le consensus. Les Républicains l’accusent d’ailleurs de «leading from behind» («leadership par l’arrière»).

Le peuple américain est lassé de ces guerres et ne veut plus envoyer de soldats au sol. Barack Obama l’a bien compris et mène une politique très réaliste, en prenant notamment en compte le fait que les Etats-Unis ne peuvent plus être le gendarme du monde.

A l’époque de George W. Bush, le pays était surnommé le «Grand Satan». Dans de nombreux discours, Barack Obama a tendu la main au monde musulman et a ainsi contribué à restaurer, en partie, l’image des Etats-Unis sur la scène internationale.

JOL Press : Quelles sont les principales réussites de Barack Obama ?

Anne Deysine : Selon lui, il s’agit de sa réforme de la protection sociale dite Obamacare. De nombreuses critiques ont été formulées contre cette loi. Et malgré des débuts difficiles – le site internet qui permettait de souscrire à l’Obamacare a connu de gros bugs informatiques – quatre millions d’Américains y ont souscrit.

Fondamentalement, ce texte représente un progrès considérable : le point essentiel de l’Obamacare, et le plus controversé, est l’obligation pour tout Américain de prendre une assurance dont les primes serviront à financer la couverture des malades et des plus vulnérables. L’Obamacare permet aussi d’empêcher les assureurs privés de discriminer leurs clients sur des critères comme l’âge, l’origine ethnique, le sexe ou les antécédents médicaux.

Le président américain a aussi reçu le prix Nobel de la paix, certes de façon un peu prématurée. Finalement, il est en train de justifier a posteriori cette récompense en mettant fin aux deux gros conflits dans lesquels étaient impliqués les Etats-Unis.

JOL Press : A l’inverse, quels sont les plus gros échecs du président américain ?

Anne Deysine : Son principal échec est personnel. Barack Obama est un homme tellement conscient de sa supériorité intellectuelle et tellement convaincu que sa méthode de conciliation est la bonne, qu’il a trop longtemps tendu la main aux Républicains au lieu de taper du poing sur la table.

Il a péché par excès de confiance. Il pensait pouvoir fermer Guantanamo, réformer le «Washington, as usual» etc. Il s’est rendu compte sur le tard que des contraintes institutionnelles fortes l’empêchaient d’agir comme bon lui semble. Il a notamment sous-estimé le pouvoir des lobbys et des banques.

Propos recueillis par Marie Slavicek pour JOL Press

————————–

Spécialiste des questions politiques et juridiques aux Etats-Unis, Anne Deysine est professeur à l’université Paris Ouest Nanterre

La Rédaction


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