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Changement climatique: quel bilan pour le Protocole de Kyoto?

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La Convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques est adoptée lors du Sommet de la Terre de Rio en 1992. Ce traité ne fixe qu’un seul objectif à la communauté mondiale : «stabiliser (…) les concentrations de gaz à effet de serre dans l’atmosphère à un niveau qui empêche toute perturbation anthropique dangereuse du système climatique».

Toutefois, le texte n’est pas contraignant et enjoint simplement les pays industrialisés à prendre leurs responsabilités pour lutter contre le dérèglement du climat.

Sanctions

Il faut attendre 1997 et la signature du Protocole de Kyoto pour que ces bonnes intentions se traduisent en promesses quantitatives. Le traité prévoit des sanctions pour les pays développés. En tout, 37 d’entre eux se sont engagés à réduire, collectivement, d’au moins 5% entre 2008 et 2012 leurs émissions de gaz à effet de serre (GES) par rapport au niveau de 1990.

Mais les Etats-Unis, qui émettent 30 à 35% du total des GES d’origine humaine, n’ont pas ratifié le Protocole de Kyoto. L’administration de George W. Bush a justifié cette décision par le fait que cela freinerait trop la croissance américaine, et que la Chine, autre gros pollueur mondial, n’a pas d’objectif de réduction contraignant en vertu de ce texte.

Pour faciliter la réalisation de ces engagements, le Protocole prévoit, pour les Etats industrialisés, la possibilité de recourir à des mécanismes de flexibilité en complément des mesures mises en œuvre au niveau national. Les «permis d’émission» permettent par exemple de vendre ou d’acheter des droits à émettre entre pays développés.

Dans les clous

Résultat : «Entre 2008 et 2010, les 37 ‘assujettis’ ont émis, en moyenne annuelle, 16,8 MtéqCO2 (millions de tonnes équivalent CO2/an, ndlr), soit 10,13% de moins qu’en 1990», rapporte Terra Eco. A moins d’une forte reprise économique, les pays concernés devrait donc, collectivement, rester dans les clous. Mais individuellement, «17 pays (dont 8 de l’Union européenne) n’atteignent pas, pour le moment, leur objectif».

De plus, le Réseau Action Climat souligne que le ralentissement économique lié à la crise a facilité l’atteinte de ces objectifs. Par ailleurs, la concentration de CO2 dans l’atmosphère a bondi de 10,3% durant les deux décennies du traité. «La faute, sans doute, au fait que le Protocole ne fixe aucune contrainte aux pays émergents ou en développement», indique Terra Eco.

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