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Contre le 4e mandat de Bouteflika: «Une mobilisation épidermique»

07.03.2014 par La Rédaction
Contre le 4e mandat de Bouteflika: «Une mobilisation épidermique»

Le président algérien Abdelaziz Bouteflika a annoncé sa candidature à l’élection présidentielle, lundi 3 mars: sa première déclaration publique depuis son AVC du 22 avril 2013. Pour contester ce quatrième mandat et réclamer un renouveau en politique, le mouvement « Barakat ! » – « Ça suffit » en français – se mobilise et appelle à manifester. Le point sur cette mobilisation avec Mansouria Mokhefi, responsable du programme Moyen-Orient / Maghreb à l’Institut français des relations internationales (IFRI).

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JOL Press : Le président algérien Abdelaziz Bouteflika a annoncé le 3 mars dernier sa candidature à l’élection présidentielle, en avril prochain. Comment justifie-t-il un quatrième mandat ?
 

Mansouria Mokhefi : En Algérie, il y a une volonté autour du pouvoir, de ne pas céder la place, argumentée par le fait qu’il n’y a pas d’opposition pour envisager une transition, une passation. Autre facteur: la situation régionale appelle à la stabilité. Il ne faut pas non plus oublier qu’Abdelaziz Bouteflika était considéré par la majorité des Algériens comme celui qui a ramené la sécurité en Algérie, et qui a permis le retour de la paix après la guerre civile et ces années noires, comme ci les Algériens lui étaient redevables à vie.

JOL Press : Qu’a suscité l’annonce de sa candidature à l’élection présidentielle dans la société algérienne ?
 

JOL Press : Cette annonce a provoqué une mobilisation spontanée, épidermique et émotionnelle. La mobilisation contre ce quatrième mandat est à la fois normale et surprenante après les 15 années d’Abdelaziz Bouteflika passées au pouvoir, et ce viol de la Constitution considéré par certains comme un déni de la citoyenneté.

Les problèmes sont les mêmes et perdurent depuis longtemps en Algérie. Ce n’est pas une prise de conscience soudaine de l’état social, politique, économique de ce pays qui a suscité cette mobilisation, mais c’est parce que le pays a été ridiculisé à l’échelle internationale. Les Algériens se sentent méprisés à l’idée qu’on puisse leur demander d’aller voter pour quelqu’un qui n’a pas les moyens de diriger un pays. Et pas n’importe pays : l’Algérie à une population très importante, avec un rôle régional crucial, un pays avec des besoins d’une jeunesse, une situation économique qui appelle à des mesures drastiques. L’Algérie a besoin quelqu’un de fort, avec une stratégie.

JOL Press: Qu’est-ce que le mouvement « Barakat » ? Est-ce l’expression des frustrations de la jeunesse algérienne ?
 

Mansouria Mokhefi : Il s’agit d’un mouvement citoyen qui est en train de se constituer en Algérie. La moindre expression d’opposition, fut-elle épidermique, nous n’en connaissons pas la composition, ni leur programme. Nous avons déjà vu des mouvements en Egypte, au Maroc. « Barakat » c’est trop joli à dire, cela signifie « ça suffit », mais un mouvement d’opposition n’est pas un mouvement d’humeur. Aujourd’hui, la prise de conscience s’est faite au sein d’une société qui se considère largement dissociée du pouvoir et dont certains complètement en divorce avec ce pouvoir : certains ne se sentent pas considérés, ni reconnus. Cela ne constitue pas des bases pour la constitution d’une opposition structurée valable. Le mouvement Barakat, peut canaliser les frustrations des Algériens. Les jeunes semblent prêts a exprimer l’immense étendue de ses frustrations mais ne constituent pas une force d’opposition crédible.

JOL Press: Douze candidats ont déposé leur dossier de candidature à l’élection présidentielle dont Bouteflika. Peut-il encore être évincé de la course à la présidence selon vous ?
 

Mansouria Mokhefi : Oui je le pense. Ce serait une réaction de dignité, et une manière de sortir relativement la tête haute. S’il arrive à prendre conscience de l’étendue du ras-le-bol exprimé aujourd’hui en Algérie, il peut décider de se retirer et de partir dignement. Mais est-ce conforme à son caractère ? Ceux qui le connaissent très bien vous répondront négativement. C’est quelqu’un d’extrêmement têtu, qui s’est considéré exclu de la vie politique pendant 20 ans. Si l’Algérie continue à être l’objet de critiques et de stupéfactions de la part des pays étrangers qui observent cette élection, peut-être qu’il pourrait avoir ce réflexe. Ce n’est pas exclu, mais ce n’est pas la plus forte probabilité.

JOL Press : Ali Benflis est présenté comme le candidat le plus probable. Quels sont ses atouts ? Pourra-t-il apporter de vrais changements dans la société algérienne ?
 

Mansouria Mokhefi : Ali Benflis a de nombreux atouts, notamment celui de bien connaître tous les arcanes du pouvoir. Mais si les Algériens veulent exprimer un ras-le-bol, ce n’est pas pour élire un homme politique du même sérail qu’Abdelaziz Bouteflika. Aujourd’hui, l’Algérie a besoin d’un véritable renouvellement au niveau de ses élites, des candidats, et de ses programmes. L’Algérie besoin de personnalités qui ne reculent pas devant les défis et qui soient prêts à se dissocier de la rente pétrolière. Il faut des hommes ou des femmes politiques qui soient prêts à reconnaître l’état catastrophique du système de santé, la situation calamiteuse de l’éducation, le chômage est la gangrène qui est en train de ravager des générations entières.

JOL Press : Y-a-t-il un fatalisme en politique aujourd’hui en Algérie ?
 

Mansouria Mokhefi : Il n’y a pas d’opposition structurée en Algérie. Les opposants ont baissé les bras en estimant qu’ils n’allaient pas à se prêter à cette mascarade d’élections, considérant que le scrutin était truqué d’avance. Mais ce fatalisme en politique est largement répandu en Algérie. La très grande majorité des Algériens considèrent qu’Abdelaziz Bouteflika représente la stabilité, la sécurité, la paix, la tranquillité. Et ça n’a pas de prix pour un peuple qui a vécu des années atroces.

La Rédaction


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