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Échec aux élections locales: comment ont réagi les différents présidents?

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Quelques jours après la gifle reçue par la gauche au premier tour des municipales, le chef de l’Etat a jugé que le gouvernement devait « entendre les Français ». Pour lui, la « leçon » à tirer du scrutin sera de « travailler au redressement du pays avec plus de force, plus de cohérence et plus de justice sociale ».

Aura-t-il, pour cela, besoin de changer l’équipe gouvernementale ? Personne ne peut encore le dire. Si Jean-François Copé, le président de l’UMP, a estimé que François Hollande aurait dû « dire qui sera le prochain Premier ministre », avant le second tour des élections municipales, rien ne dit que le chef de l’Etat ait choisi de se passer des services de Jean-Marc Ayrault. Qu’ont fait ses prédécesseurs en pareils occasions ?

Municipales de 1983 : « tournant de la rigueur »

« Aujourd’hui, il y a un côté 1983 bis dans le climat politique », expliquait ces jours-ci Bernard Soulage, conseiller régional PS en Rhône-Alpes, à MYTF1News. Et il est vrai que l’on trouve dans ces municipales un grand nombre de similitudes avec celles de 1983 qui avaient vu un fort recul de la gauche après deux années d’exercice du pouvoir par François Mitterrand.

Au premier tour en 1983, la droite (principalement RPR et UDF) avait obtenu 53,3 % des suffrages exprimés dans les villes de plus de 30 000 habitants et 58 % dans celles de plus de 100 000 habitants. Au second tour, la gauche avait perdu 31 villes de plus de 30 000 habitants. Seule Châtellerault sera gagnée à la droite, par Édith Cresson.

Après cette défaite, François Mitterrand a décidé de remanier l’équipe gouvernementale : Pierre Mauroy restait Premier ministre mais le gouvernement passait de 26 à 14 ministres. Mais le changement majeur aura été sans aucun doute le « tournant de la rigueur » qui sera accompagné d’un processus de privatisations, d’une augmentation des impôts et des tarifs de l’énergie. Le 6 avril, un emprunt forcé sera même instauré sur les ménages qui paient plus de 5 000 francs d’impôts.

Régionales de 1992 : changement de Premier ministre

Les élections régionales de 1992 consacrent l’échec des socialistes, alors au pouvoir, annonçant la défaite à venir des législatives de 1993. Vingt régions métropolitaines sur vingt-deux sont remportées par la droite (huit par le RPR, douze par l’UDF dont dix au Parti républicain). Seul le Limousin est remporté par le Parti socialiste et le Nord-Pas-de-Calais par Les Verts. A la suite de cet échec, François Mitterand remplace Édith Cresson, à la tête du gouvernement, par Pierre Bérégovoy.

Régionales de 2004 : remaniement

Ces élections régionales marquent une défaite cinglante pour la droite alors au pouvoir : 24 régions sur 26 sont remportées par la gauche. Pour la première fois depuis le séisme électoral du 21 avril 2002, les Français sont appelés aux urnes. Jacques Chirac ne remplace Jean-Pierre Raffarin à la tête du gouvernement mais décide de remanier l’équipe gouvernementale : Nicolas Sarkozy arrive ainsi au ministère des Finances et Jean-Louis Borloo au ministère des Affaires sociales.

Municipales de 2008 : rien ne change

Dix mois après la victoire présidentielle de Nicolas Sarkozy, la victoire de la gauche est sans appel. La gauche a fait basculer en sa faveur Toulouse et Strasbourg qui s’ajoutent à Paris, Lyon et Lille. La gauche domine alors largement dans les villes de plus de 100 000 (25 contre 12) alors qu’elle était minoritaire avant ce scrutin (16 contre 21 pour la droite).

Mais cette défaite n’entraîne ni un changement de Premier ministre, ni un changement de cap : « Chaque commune, chaque canton présente des spécificités et il est donc malvenu de tirer de ce scrutin des leçons nationales », explique François Fillon, au soir du 2nd tour. « L’importance des enjeux locaux et la faible participation ne s’y prêtent pas ». Mais que disait François Hollande, alors Premier secrétaire du PS ? « Si la gauche est majoritaire, le Président doit corriger la politique qu’il a conduite ». Va-t-il s’appliquer son propre conseil ?

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