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Greenpeace, Fessenheim: les centrales nucléaires au coeur des débats

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Alors que le gouvernement étudie la possibilité de prolonger le parc nucléaire français jusqu’à 50 ans, les différents acteurs du dossier se mobilisent avec plus ou moins de succès. D’abord, EDF et l’Autorité de Sûreté Nucléaire étaient auditionnés au Parlement il y a quelques semaines. Les experts devaient notamment répondre du plan grand carénage porté par l’entreprise publique pour rénover ses équipements.

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Aujourd’hui, ce sont les militants Greenpeace qui se sont manifestés, en tentant une nouvelle fois de pénétrer dans des centrales avant d’être arrétés par les forces de l’ordre en début d’après midi.

Prolonger les licences d’exploitation : un compromis nécessaire

Depuis l’engagement de François Hollande de réduire la part du nucléaire à 50% dans le mix-énergétique, les socialistes ont eu l’occasion de s’apercevoir que les arbitrages à effectuer sur la politique énergétique seraient forcément coûteux. Pour ménager ses alliés écologistes, le gouvernement change très souvent de Ministre de l’Energie, déjà trois titulaires du portefeuille en moins de deux ans, et le projet de loi sur la transition énergétique n’avance pas.

Pourtant, insiste Arnaud Leroi, du cabinet de conseil Bain & Company, « quel que soit le choix du mix énergétique, le prix de l’énergie va augmenter, du fait des investissements nécessaires ». Malgré ces certitudes, le gouvernement tergiverse pour des raisons essentiellement politique, Olivier Schneid, spécialiste énergie à la gazette des communes se demandait ainsi dans son dernier article, « Mais où est donc passé le projet de loi sur la transition énergétique » ?

Le grand carénage estimé à 55 milliards d’euros

Auditionnés par la commission d’enquête de l’assemblée nationale, Dominique Minière (EDF) et Pierre-Franck Chevet (ASN) ont apporté leurs connaissances du dossier aux parlementaires. D’après les estimations de l’industriel, « 20 milliards d’euros seront consacrés à l’amélioration de la sûreté nucléaire, 15 milliards iront au renouvellement de certains composants usagers, 10 autres milliards seront dédiés à la mise aux normes post-Fukushima, et enfin 10 milliards d’euros ont été budgétés pour des projets patrimoniaux ».

Ces chiffres sont toutefois contestés par le cabinet Paris-Wise, mandaté par Greenpeace pour évaluer le coût des rénovations des centrales nucléaires. Selon les chercheurs pas vraiment indépendants, « il faudrait plutôt dépenser 1,35 milliard d’euros par réacteur pour une sûreté préservée à son niveau actuel ». En dépit de cela, Colette Lewiner experte de l’énergie chez Capgemini, rappelle que « cela correspond à des coûts, mais c’est quand même une opération économiquement et financièrement rentable ».

Les activistes de Greenpeace s’attaquent aux installations européennes

Le choix de l’ONG qui souligne que « sur les 151 réacteurs en fonctionnement en Europe, 66 ont plus de 30 ans et 7 ont été mis en service il y a plus de 40 ans », semble incohérent tant la France fait figure de bon élève de la sûreté nucléaire en comparaison des autres pays. Nos centrales sont donc relativement récentes comparativement à nos voisins européens. De l’autre côté de l’Atlantique, les Etats-Unis ont déjà accordé des licences d’exploitation pour 60 ans aux énergéticiens américains, alors que le président de l’American Nuclear Society reconnaît les capacités de la technologie française en terme de sûreté notamment, « EDF est un acteur global, qui a fait beaucoup pour la standardisation, que nous n’avons pas aux Etats-Unis ».

Malgré ces données objectives, les centrales de Bugey et Gravelines ont été la cible des militants antinucléaires le 5 mars dernier. Ce matin, c’est la centrale de Fessenheim qui a fait l’objet d’une intrusion sans gravité selon les forces de l’ordre. Le Peloton Spécialisé de Protection de la Gendarmerie (PSPG) a adopté une réaction proportionnée à la menace en interpellant en douceur les 56 activistes. Avec un budget évalué tout de même à près de 200 000 euros, poru une opération de communciation sans enjeux, Greenpeace est décidement incompréhensible.

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