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Il est pendu sans voir sa mère

La cour suprême en Iran a approuvé la peine consistant à aveugler un prisonnier et à lui couper le nez et une oreille, a rapporté le quotidien officiel Charq dans son édition du 2 mars. La victime de ce châtiment barbare s’appelle Jamchid et se trouve à Téhéran. Cela se passe en même temps que la diffusion sur internet d’une vidéo choquante sur la pendaison d’un jeune de 26 ans dans la ville de Karadj, privé par les bourreaux de voir sa mère une dernière fois, alors qu’elle est présente à cette exécution publique. La vidéo a déclenché l’indignation générale.
 
 
La vidéo, filmé par des témoins, montre une foule à la fois empathique vis-à-vis de « la dernière volonté » du condamné et ahuri par l’extrême cruauté des autorités. Alors que le jeune condamné, robuste, a les mains liés derrière le dos, il réussit pourtant à se libérer au terme d’intenses efforts, sous les regards médusé de la foule. Il continue ensuite à en découdre avec ses bourreaux, faisant culbuter l’un en bas de l’échafaude, sous les acclamations du public.
 
Pendant ce temps il continue à implorer le droit à une dernière rencontre avec sa mère, alors que l’on peut entendre les cris d’une femme terrifiée. C’est grâce à l’interventions de renforts que le supplicié est finalement neutralisé et attaché de nouveau à la potence, avant de lui passer la corde au cou. 
 

Le nombre des pendaisons depuis le début de l’année atteint désormais les 130

 
La diffusion de cette vidéo a déclenché une telle colère et une telle haine contre le régime que l’agence Mehr , affiliée au ministère du Renseignement, a écrit: le fait que les gens s’envoient cette vidéo « a changé le climat en faveur de ceux qui ont été condamnés pour des vols et des viols (…) après la diffusion de cette vidéo, les déclarations de tristesse des internautes sur les réseaux sociaux concernant cet incident sont allés jusqu’à dire que les exécutés étaient innocents et qu’ils sont sacrifiés pour des raisons inconnues. » 
 
Le nombre des pendaisons depuis le début de l’année atteint désormais les 130, un bilan sans précédent pour une période similaire et le gouvernement de Hassan Rohani n’est pas préocupé par la question des droits de l’homme. Cela trahit à quel point le régime, au bord du gouffre, est terrifié par une révolte de la population excédée.  Le régime qui, à l’extérieur,  a lâché du lest sur le nucléaire, cherche, à l’intérieur, à resserrer l’étau sur la population.
 
Le Conseil National de la Résistance iranienne (coalition de l’opposition) a publié un communiqué pour condamner le silence de la communauté internationale sur les exactions en Iran. « Sous prétexte de négociations nucléaires, ce silence vise en réalité à préserver les relations commerciales avec ce régime et ternit l’image de l’humanité contemporaine », a estimé le CNRI.
 
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