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Idées

Iran: Hassan Rohani déçoit

29.03.2014 par Marc Reeves

La semaine dernière, le Rapporteur spécial de l’ONU sur la situation des droits de l’homme en Iran a confirmé ce que nous ne savions que trop bien : malgré les promesses de modération faites par le Président Hassan Rohani, le nombre d’exécutions en Iran a « fortement augmenté », faisant de ce pays le premier État-bourreau au monde par habitant.

Ahmed Shaheed a informé le Conseil des droits de l’Homme de l’ONU que l’Iran a pendu 687 personnes l’année dernière, 165 de plus que l’année précédente. « Je n’arrive toujours pas à comprendre comment un président réformateur puisse être au pouvoir et admettre une telle augmentation du nombre d’exécutions. Le gouvernement n’a pas fourni d’explications, ce que j’aimerais bien entendre », a dit Shaheed, avant d’ajouter : « L’Iran reste l’objet de pratiques, dirais-je, draconiennes de la part des autorités judiciaires, d’agents de renseignement et de la Garde révolutionnaire dans un système qui cherche en fait à supprimer les droits des individus. »

Son témoignage devrait remettre en question le voyage prévu en Iran de quelques parlementaires français à la recherche d’opportunités d’investissement dans l’État théocratique. Un tel voyage ne ferait qu’offrir au régime une légitimité non-méritée, ainsi qu’une carte blanche à ses abus effroyables des droits de l’Homme, et devrait susciter l’inquiétude des électeurs français dans un pays qui attache une si grande valeur aux droits de l’Homme.

La montée en flèche des exécutions sous Rohani

S’adressant à une assemblée de l’ONU à Genève la semaine dernière, Mme Maryam Rajavi, qui dirige la principale coalition démocratique d’opposition, le Conseil national de la résistance iranienne, s’est insurgé contre l’inaction de la communauté internationale par rapport aux « conditions catastrophiques de répression » en Iran, ainsi que la montée en flèche des exécutions et des punitions médiévales sous le mandat de Rohani.

Selon elle, c’est une erreur de penser que garder le silence et maintenir une attitude passive vis-à-vis de la situation des droits de l’Homme en Iran pourrait faciliter un accord sur la question nucléaire. Elle a appelé les Etats-Unis, l’UE et l’ONU à porter la question des droits de l’Homme en Iran devant le Conseil de Sécurité de l’ONU afin d’imposer des sanctions.

Certains médias internationaux ont rapporté au début du mois que le tribunal de grande instance a condamné un homme à avoir les yeux crevés, l’oreille droite arrachée et le nez coupé. La semaine dernière, quatre Rapporteurs spéciaux de l’ONU ont attiré l’attention sur le cas de Farzaneh Moradi, qui a été mariée de force à l’âge de 15 ans et qui a été pendue le 4 mars à la prison d’Ispahan après avoir été condamnée pour le meurtre de son mari, un crime qu’elle a nié.

La pendaison publique d’un jeune homme dans la ville de Karaj le 26 février dernier a déclenché une vague de colère parmi les citoyens iraniens ordinaires. Une séquence filmée montre des hommes de main du régime en train de battre le prisonnier menotté, qui implorait de voir sa mère une dernière fois, quelques instants avant d’être pendu. Les responsables lui ont refusé cette ultime requête.

La fausseté des réformes

Même le Secrétaire-général de l’ONU, Ban Ki-moon, a reconnu la fausseté des réformes sous le régime de Rohani. « Le nouveau gouvernement n’a pas amélioré de façon significative la promotion et la protection de la liberté d’expression et d’opinion, malgré les promesses faites par le président pendant sa campagne et après sa prestation de serment », a-t-il dit.

Dans ce contexte, tout voyage à Téhéran de personnalités politiques ou de chefs d’entreprise français sous le prétexte de vouloir assouplir les sanctions liées à la question nucléaire ne ferait que servir les intérêts des mollahs et leur donner le feu vert pour intensifier davantage la torture et les exécutions.

Le mois dernier, les autorités françaises avait averti les entreprises françaises de ne pas se précipiter à Téhéran pour y rechercher des affaires. Les politiques et les parlementaires ne devraient être dupes. Nul ne peut ignorer que la théocratie des mollahs s’est lancée depuis quelques mois dans une opération de charme pour faire croire à l’intérieur de l’Iran que la communauté internationale est insensible à la répression féroce qui s’abat sur la population. En allant en Iran chacun et chacune permettra au régime d’exploiter ces déplacement et de déformer le sens de ces visites au détriment des citoyens iraniens. 

Marc Reeves


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