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Le cri de révolte d’une jeunesse vénézuélienne en quête d’avenir

25.03.2014 par La Rédaction

Depuis un mois et demi, le Venezuela est le théâtre de violentes manifestations. Des milliers de Vénézuéliens défilent dans la rue pour dénoncer le coût de la vie, l’insécurité et les pénuries à répétition, dans un pays où ils ne voient plus de perspectives. Gustavo Paniz, 27 ans, dirigeant du parti pour la jeunesse Un Nuevo Tiempo (UNT) – partie intégrante de la Table de l’unité démocratique (MUD), principale coalition de l’opposition – a été arrêté par la Garde Civile Bolivarienne dans la nuit du mercredi 12 mars. Contacté par email, il revient sur l’ampleur de la répression policière au Venezuela et la mobilisation de ces jeunes en quête d’un meilleur avenir.

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JOL Press: Pouvez-vous revenir sur les raisons de votre arrestation  ?
 

Gustavo Paniz : Après avoir appris qu’une nouvelle personne avait été assassinée lors des manifestations anti-Maduro, j’ai décidé de me rendre mercredi 12 mars à la Plaza Altamira, à Caracas – où un grand nombre de manifestations ont été organisées – dans le but d’expliquer aux forces de sécurité gouvernementales que la répression était complètement hors de contrôle et que les gaz lacrymogènes dispersés pendant un mois avaient causé des problèmes respiratoires aux résidents.

J’ai décidé de m’adresser directement au régiment de la GNB posté sur la place et j’ai exposé, clairement et publiquement les raisons de mes revendications: « Au total 23 citoyens – aujourd’hui plus de 30 – ont été tués, les forces publiques passent leur temps à réprimer une population qui souffre (…), Nous sommes dans un scénario de guerre, dans une ville dévastée. Ce n’est pas un fête, il n’y a rien à célébrer, le Venezuela est en deuil » ai-je déclaré.

Alors qu’une partie de la GNB m’écoutait attentivement, d’autres personnes m’insultaient. Au même moment, un camion avait monté le volume de la radio monté au maximum, avec des slogans politiques et des chansons de la dernière campagne électorale, faisant l’éloge d’Hugo Chavez, comme si il s’agissait d’un  défilé militaire improvisé. Voyant ma détermination à faire partir ces camions pour qu’ils cessent d’effrayer le voisinage, des effectifs se sont approchés de moi.

Le commandant s’est tourné vers moi et m’a expliqué que les troupes n’avaient pas dormi depuis des jours et que la musique était leur « stimulant moral », ce à quoi j’ai répondu que nous étions dans un quartier résidentiel qui souffrait de cette situation depuis des semaines. L’officier s’est mis en colère et m’a ordonné d’arrêter pour ne pas inciter les troupes. Le tribunal a décidé d’ouvrir une enquête judiciaire et m’a accusé du délit « d’incitation publique ».

JOL Press : Quelle est l’ampleur de  la répression policière actuellement au Venezuela ?
 

Gustavo Paniz: Depuis un mois et demi, les manifestations ont fait 30 morts et 1500 prisonniers. Chaque jour, de nouvelles enquêtes font état de violations des droits de l’homme avec des cas de détenus qui ont été battus et torturés, d’autres cas encore plus scandaleux comme ce garçon qui a été violé avec un fusil d’assaut par un agent de la Garde civile bolivarienne, ou encore celui de cette manifestante frappée avec un casque jusqu’à tombée inconsciente au milieu des manifestations. Les forces gouvernementales agissent dans les rues, en interpellant toutes les personnes qui circulent.

JOL Press : Pourquoi la crise éclate maintenant ? 
 

Gustavo Paniz: Tout simplement parce que les Vénézuéliens sont fatigués de constater que le gouvernement est incapable de leur garantir des conditions de vie basiques. L’année dernière, plus de 25.000 homicides ont été perpétrés selon les chiffres officiels : des chiffres très élevés, comparables à ceux d’un pays en guerre… L’échec du modèle économique au Venezuela a généré la fermeture d’un grand nombre d’entreprises publiques et privées, entraînant de lourdes conséquences pour la classe moyenne. La dévaluation de la monnaie et l’accès difficile aux devises étrangères ont provoqué la formation d’un énorme marché noir. Les nombreuses conséquences : fort taux de chômage, corruption, inflation ainsi que des pénuries qui touchent principalement les classes moyennes et populaires ainsi que les jeunes.
 

JOL Press: La contestation sociale était latente au Venezuela ou bien a-t-elle explosée avec la disparition d’Hugo Chavez ?
 

Gustavo Paniz: La mort de Chavez a généré une grande perte de soutien populaire : il constituait la force gravitationnelle qui maintenait la cohésion du « chavisme ». Nicolas Maduro n’a pas le charisme, ni les compétences politiques pour gérer cette confusion d’intérêts et les divers groupes qui composent le gouvernement, tout cela combiné avec le grave contexte de crise économique, une situation d’instabilité politique et sociale très dangereuse qui ne cesse d’empirer depuis ces six derniers mois.

JOL Press : Que réclament les manifestants ?
 

Gustavo Paniz: Les manifestants, essentiellement des jeunes, sentent qu’ils n’ont pas d’avenir si le Venezuela continue avec ce modèle : un pays où la vie n’a pas de valeur, où l’échec du modèle économique a conduit à la faillite, où les taux de chômage atteignent des sommets dans un pays rongé par la corruption et l’inflation. La violence politique a divisé les familles entre « Chavistes », « patriotes », « traîtres », « impérialistes », ou « fascistes ». Les manifestants dénoncent un manque d’opportunités… Les jeunes n’ont plus de perspectives. Ils se sentent obligés d’émigrer ou de participer à ces manifestations pour exiger un changement profond de système afin de ne plus être dans cet état d’anxiété et d’incertitude.

JOL Press : Le ministre des affaires étrangères Elías Jaua accuse les médias internationaux de propagande. Que pensez-vous du traitement médiatique de la crise sociale vénézuelienne?
 

Gustavo Paniz:  Au Venezuela, le gouvernement contrôle toutes les ondes nationales. Les citoyens se tournent donc vers les médias internationaux pour savoir ce qui se passe réellement dans leur  pays. Prétendre que tous les médias vénézuéliens étaient sous le contrôle de l’Etat a créé un immense malaise au sein du gouvernement. La plupart des chaînes internationales ont été limitées à la diffusion de scènes de manifestations qui parlent d’elles-mêmes : dans toute société démocratique ces images sont tout à fait normales, mais au Venezuela cela constitue un délit.

JOL Press: La MUD, princiaple coalition de l’opposition, est-elle fragilisée par ses divisions internes?
 

Gustavo Paniz: La MUD est un bon exemple de la consultation politique au sein de laquelle coexistent les courants idéologiques les plus diverses et qui acceptent afin d’établir un programme commun en vue d’obtenir un objectif commun: le sauvetage de la démocratie comme les règles indispensables à la vie en société. Il est tout à fait naturel qu’il y ait des différences de point vue entre les différentes parties puisqu’il y a des nuances idéologiques. L’important, c’est que l’objectif commun soit clair et que personne ne puisse nous diviser autour de la réalisation de nos objectifs.

JOL Press: Quelle est l’influence des partis politiques de l’opposition sur le mouvement étudiant ?
 

Gustavo Paniz: Beaucoup de dirigeants du mouvement étudiant sont effectivement membres de partis politiques, mais il est important d’établir une distinction claire entre le mouvement étudiant et les protestations sociales qui intègrent le reste de la jeunesse et des citoyens du Venezuela. Il est possible que les partis politiques aient une influence dans la direction du mouvement étudiant, mais cette influence s’estompe lorsque la protestation se diversifie en intégrant l’ensemble de la société.

JOL Press : Après Leopoldo Lopez, Carlos Vecchio a été poursuivi par les autorités. Une nouvelle illustration du renforcement de la répression contre les élus de l’opposition ?  
 

Gustavo Paniz: Il y a quelques jours, l’Assemblée nationale a demandé à la Cour suprême la levée de l’immunité parlementaire de Maria Corina Machado, députée de l’opposition. Deux maires de l’opposition – Daniel Ceballos, maire de San Cristobal et Enzo Scarano, le maire de San Diego –  ont également été destitués et emprisonnés par les autorités vénézuéliennes. Le nombre élevé de prisonniers politiques et d’exilés révèle la persécution de toutes sortes de dissidence au Venezuela.

Propos recueillis par Louise Michel D. pour JOL Press

La Rédaction


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