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Manifs, travaux en retard… 100 jours avant la Coupe du monde, les inquiétudes demeurent

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Le Brésil avait sept ans pour organiser la prochaine Coupe du monde de football qui se tiendra du 12 juin au 13 juillet.

Mais alors que le secrétaire général de la FIFA, Jérôme Valcke, s’est rendu au Brésil mi-février pour faire un état des lieux de l’avancement des travaux qui accueilleront, dans 100 jours exactement, le Mondial 2014, les raisons de s’inquiéter de la bonne tenue de l’événement sont nombreuses.

Retard dans les travaux

À Curitiba, Porto Alegre, Brasilia ou encore Manaus, les chantiers des stades prévus pour accueillir les différentes équipes de foot du monde entier accusent de sérieux retards.

Cest une course contre la montre à laquelle s’est désormais lancé le Brésil qui aurait dû livrer, au plus tard le 31 décembre 2013, les douze stades prévus pour cette « Coupe du monde des Coupes du monde ».

Le terminal 3 de l’aéroport international de Guarulhos, à São Paulo, n’est pour sa part toujours pas achevé et, à Salvador (nord-est), les travaux du métro ne sont toujours pas finis.

Les manifestations dégénèrent

Hormis les lourds retards de construction ou de rénovation des infrastructures, le Brésil doit également faire face à la colère de quelques milliers de Brésiliens qui ont repris depuis le début de l’année leur mobilisation contre l’organisation onéreuse du Mondial 2014. En juin 2013, des manifestations historiques contre la hausse des prix des transports et la corruption endémique avaient déjà déstabilisé le pays, en pleine Coupe des Confédérations.

Si l’ampleur de la mobilisation a faibli, il n’en est pas de même pour la radicalisation du mouvement qui a entraîné ces dernières semaines de violents affrontements avec les forces de l’ordre. Début février, un caméraman est mort lors d’une manifestation à Rio de Janeiro, après avoir reçu en plein visage une fusée d’artifice lancée par un manifestant.

La présence d’anarchistes et de groupes violents d’extrême-gauche masqués comme le « Black Bloc » n’arrange pas les choses face à des forces de l’ordre souvent dépassées et mal préparées à ce genre de manifestations.

« La Coupe n’aura pas lieu »

Derrière le hashtag #NãoVaiTerCopa  (« la Coupe n’aura pas lieu »), les manifestants dénoncent les sommes astronomiques déboursées par l’État brésilien pour ce Mondial (près de 16 milliards de dollars).

« Il se passe actuellement au Brésil une sorte de « Coupe du monde bashing » : 51% des Brésiliens disent regretter que le Brésil organise la Coupe du monde. C’est un gros pourcentage, sachant qu’au départ les Brésiliens étaient extrêmement fiers d’accueillir cette Coupe du monde », explique Stéphane Monclaire, politologue spécialiste du Brésil, à JOL Press.

Néanmoins, « ce n’est pas parce que les Brésiliens sont de plus en plus mécontents des sommes engagées dans cette Coupe qu’ils ne regarderont pas le Mondial », indique-t-il. « Et ce n’est pas non plus pour autant qu’ils descendront massivement dans la rue », même si quelques manifestations devraient avoir lieu pendant le Mondial, estime le politologue.

Robots et drones de sécurité

Pour éviter les débordements, le Brésil a d’ores et déjà mobilisé 170 000 policiers et militaires. Le gouvernement brésilien a également alloué plus de 7 millions de dollars pour l’acquisition de « robots » de sécurité qui, pilotés à distance, peuvent sillonner les villes qui accueilleront les joueurs et leurs supporters et détecter des objets suspects ou matières dangereuses.

Le Brésil, qui équipera également la police de lunettes à reconnaissance faciale, s’est aussi procuré 4 drones dernier cri dotés de caméras et de radars, qui survoleront la foule.

Craignant pour la sécurité des milliers de touristes attendus, la présidente Dilma Rousseff, qui jouera son poste lors des élections présidentielles en octobre prochain, a souhaité mettre les petits plats dans les grands pour l’organisation de cette Coupe du monde. Car avec 400 000 homicides par an selon l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (UNODC), le Brésil reste l’un des pays les plus meurtriers du monde.

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