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Parlement pris d’assaut, insécurité grandissante… La Libye dans l’impasse

06.03.2014 par La Rédaction

Dimanche 2 mars, le Congrès général national, la plus haute instance politique en Libye, a été violemment pris d’assaut par des dizaines de manifestants qui protestaient contre la prolongation de son mandat. Incapable de mener à terme le calendrier des réformes, le Congrès est de plus en plus critiqué, alors même que le climat sécuritaire en Libye se dégrade.

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Ils étaient quelques dizaines de manifestants à pénétrer dimanche soir au siège du Congrès général national (CGN), la plus haute instance politique libyenne, saccageant le mobilier, tentant de mettre le feu aux locaux et blessant deux parlementaires.

Le Congrès, élu en juillet 2012, quelques mois après la mort de Mouammar Kadhafi, aurait dû selon sa feuille de route achever son mandat le 7 février. Mais devant l’incapacité du Congrès à organiser des élections et à rédiger la nouvelle Constitution à temps, les parlementaires ont décidé de rester et de prolonger leur mandat jusqu’à la fin 2014.

Après quarante ans de dictature et trois années de révolution, la Libye est encore loin de parachever sa transition démocratique.

Entre le vide de pouvoir et le pouvoir du vide…

C’est pour contester la prolongation du mandat du Congrès et son incapacité à mener à bien les réformes et à mettre fin à l’instabilité en Libye que des centaines de manifestants libyens sont descendus dans les rues de plusieurs grandes villes du pays depuis un mois, réclamant la dissolution du Parlement.

« Les parlementaires sont restés pour éviter la vacance du pouvoir et parce que le Congrès général national est la seule instance tangible. Mais pour une majorité de Libyens, cet échec du Parlement peut suffire à justifier leur dissolution », expliquait à JOL Press le spécialiste de la Libye Patrick Haimzadeh, auteur d’un livre sur la Libye de Kadhafi.

« Mais pour laisser place à quoi ? Certains membres du Parlement ont déjà démissionné parce qu’ils étaient contre la prolongation du mandat, d’autres ont peur d’être enlevés ou assassinés… C’est un corps qui pour l’instant n’a plus vraiment de capacité d’action », estimait-il. « [Le Premier ministre] Ali Zeidan explique que si l’on dissout le Parlement, il y aura un vide de pouvoir. Ce à quoi beaucoup de Libyens lui répondent qu’entre le vide de pouvoir et le pouvoir du vide, il n’y a pas beaucoup de différence… ».

La violence, seul remède à la crise ?

L’action des manifestants au Parlement dimanche soir a été vivement condamnée par la communauté internationale et par certains Libyens, exaspérés de voir la crise se régler dans la violence et qui se raccrochent encore à la seule instance légale du pays.

Le président du Congrès général national, Nouri Abousahmein, a également réagi en condamnant lors d’une intervention télévisée dimanche soir « l’agression flagrante contre le Congrès, siège de la souveraineté » du pays, saluant « les révolutionnaires qui ont protégé les bâtiments ». 

Le gouvernement d’Ali Zeidan a aussi rejeté ces « actes de violence », soulignant néanmoins « le droit des citoyens à manifester pacifiquement […] étant donné qu’il s’agit d’une expression dans les sociétés démocratiques ».

Bras de fer entre le Premier ministre et le Parlement

Le mécontentement de la population libyenne n’est pas le seul obstacle auquel est confronté le pays, car les tensions entre le Congrès et le Premier ministre Ali Zeidan ne font qu’envenimer les choses. « Le Congrès général national, ou tout au moins le « bloc » islamiste, est engagé depuis des mois dans un bras de fer avec le Premier ministre, qui rappelons-le, est élu par ce même CGN », indique à JOL Press Saïd Haddad, politologue spécialiste de la Libye.

« [Le Parlement] a ainsi tenté sans grand succès de renverser, par des mentions de censure, Ali Zeidan. Le pouvoir exécutif, mis à mal par les milices [qui ont tenté un coup de force contre le Parlement mi-février, ndlr], est ainsi paralysé par le CGN et la Libye se trouve confrontée à un pouvoir dual », ajoute-t-il.

Dans ce contexte, le Premier ministre libyen, élu par le Parlement en octobre 202, se trouve face à un mur difficilement franchissable. « Symboliquement, ce que peut faire Ali Zeidan, c’est procéder à la désignation d’un gouvernement de crise, réduit, mais pour ce faire, il faudrait qu’il soit avalisé par le Parlement… », expliquait Patrick Haimzadeh. « On a donc vraiment une paralysie qui ouvre la porte à toutes les dérives. N’importe quel groupe peut maintenant s’estimer légitime pour tenter un coup de force ».

La Libye au cœur des préoccupations diplomatiques internationales

C’est dans ce contexte de violence – un ingénieur français et deux membres des services de sécurité ont été tués par balles à Benghazi cette semaine – et d’extrême instabilité politique que s’ouvre jeudi 6 mars la deuxième conférence internationale sur la Libye, à Rome.

Des diplomates et des membres d’organisations internationales se retrouvent dans la capitale italienne afin d’examiner « les derniers développements de la situation politique et sécuritaire dans le pays », avait annoncé en février le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, dans un entretien accordé à RTL.

La question de la circulation des armes, de l’expansion des différents trafics transfrontaliers et de l’infiltration des réseaux extrémistes, notamment dans le sud de la Libye, doit également être évoquée. Selon les observateurs, cette région instable du pays pourrait en effet devenir « le nouveau centre de gravité du terrorisme » et constituer une menace pour la sécurité dans le Sahel.

« Déjà incapables de protéger le siège du gouvernement et le ministère de la Défense à Tripoli [la capitale libyenne], les autorités libyennes n’ont pas les moyens de contrôler le grand sud du pays, situé à 2 400 kilomètres de la capitale », indiquait à JOL Press Antoine Basbous, directeur de l’Observatoire des pays arabes.

Vers une intervention internationale dans le sud libyen ?

Si le lancement d’une opération internationale dans la région a été plusieurs fois évoqué ces dernières semaines, notamment par l’ancien chef d’état-major des armées françaises et le ministre de l’Intérieur du Niger, celle-ci ne devrait pas encore figurer à l’ordre du jour de la diplomatie internationale.

« Aujourd’hui, une telle campagne n’est pas d’actualité parce que l’opinion publique occidentale n’est pas sensibilisée aux contingences à l’œuvre dans cette région. Les états-majors le sont, mais ils estiment qu’une telle intervention doit être justifiée auprès de l’opinion publique pour être soutenue par elle », expliquait Antoine Basbous.

« Une intervention poserait la question de sa légitimité (sous quel mandat s’effectuerait-elle ?) et de sa faisabilité (qui interviendrait ?) », estime quant à lui Saïd Haddad. « Elle risquerait surtout de créer un abcès djihadiste au sud de ce pays. Et de faire de cette zone, qui est une zone de refuge et de base arrière des groupes djihadistes provenant du Mali notamment, une terre de djihad ».

Cette zone immense reste néanmoins étroitement surveillée par les satellites et les drones occidentaux qui, en cas de réelle menace, pourraient pousser les armées étrangères à intervenir.

La Rédaction


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