Cette semaine, nous faisons l’éloge du NO Reason. No Reason, c’est cette réplique qui ouvre Rubber, film de Quentin Dupieux mettant en scène un pneu tueur. On nous a dit que Marilyn Manson et Johnny Depp se sont tatoué No Reason sur l’avant bras. Il y a beaucoup d’amateurs du n’importe quoi, enfin de cette figure de style qu’est le No Reason et si l’excellent Quentin Dupieux suscite un intérêt à Hollywood c’est grâce à cette communauté d’amateurs du n’importe quoi.
Le problème du No Reason est qu’il interroge la sincérité de la démarche. Oui, on peut le voir comme un rejet de l’intellectualisme, du snobisme et Quentin Dupieux dira même du professionnalisme. Ecriture automatique du scénario, composition musicale spontanée pour Salut c’est cool. Mais le No Reason se situe toujours à cette frontière avec l’hypocrisie, est-ce que le No Reason serait l’ultime étape du snobisme, une volonté de l’artiste de se distinguer à tout prix ?
Cette semaine dans l’Artichaut nous avons rencontré Eric Judor qui en est à sa troisième collaboration avec Dupieux, il nous parle de Wrong Cops où il campe un flic qui compose de la techno de gay pride. Nous avons aussi été à la Maroquinerie pour un grand n’importe quoi, le concert de Salut C’est Cool. Nous les avons déjà rencontrés, donc on vous laissera juger par vous-mêmes.
Quoiqu’il en soit, qu’elle que soit l’origine de la démarche, le No Reason reste extrêmement jouissif et efficace, comme les blagues d’Eric Judor en quelque sorte.