Les Ukrainiens de Crimée doivent se prononcer, ce dimanche 16 mars, sur le rattachement de la péninsule à la Russie. Attaché à l’Ukraine depuis 1954, cet ancien territoire soviétique de deux millions d’habitants pourrait prochainement devenir la 84e province de la Fédération de Russie.
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Le sort de la Crimée se joue ce dimanche 16 mars. Les habitants de la péninsule, à majorité russophone, sont appelés à se prononcer lors d’un référendum sur le statut de la région. Mais les électeurs n’auront pas à répondre «oui» ou «non» aux questions posées. Ils devront faire un choix entre deux scénarios, qui ne leur laissent pas la possibilité d’abandonner le contrôle russe : «Etes-vous pour l’intégration de la République autonome de Crimée à la Fédération de Russie ?» ou «Etes-vous pour le rétablissement de la Constitution de la Crimée de 1992 et le maintien de la Crimée comme partie intégrante de l’Ukraine ?»
La Constitution de 1992 accordait une indépendance de fait à la Crimée, explique Le Figaro, le texte permettant à la péninsule de traiter d’égal à égal avec Kiev. «Le rétablissement de cette Constitution serait une étape vers l’indépendance théorique sous contrôle russe», estime Keir Giles, membres du cercle du think tank Chatham House, cité par La Tribune de Genève. C’est un «choix entre oui et oui», a ironisé Laurent Fabius, le ministre français des Affaires étrangères, jeudi 13 mars. Et d’ajouter que le résultat de ce scrutin est déjà considéré comme «nul et non avenu» par la communauté internationale.
L’issue du vote laisse peu de place au doute. Cette semaine, d’immenses affiches pro-russes ont fleuri à Sébastopol, la capitale de la Crimée. Mardi 11 mars, le Parlement régional a déclaré l’indépendance de la péninsule. Une semaine auparavant, les députés avaient demandé le lancement d’une procédure d’adhésion à la Russie, dont la Douma étudiera, le 21 mars, une proposition de loi visant à faciliter le rattachement d’un nouveau territoire. Enfin, l’organisation d’un référendum en une dizaine de jours est sujette à caution, et les pro-européens craignent un bourrage des urnes.