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Entourée d’amies, Emma (Adèle Gasparov) donne rendez-vous à un garçon au cinéma. De retour chez elle, la jeune fille, qui doit avoir une douzaine d’années, se voit offrir une jolie robe blanche par sa mère (Julie Gayet). Elle l’essaie, se laisse maquiller et coiffer, sans comprendre ce qui se passe. Son père (Alexandre Astier) la complimente : «Une vraie petite femme».
Dans cette vidéo de quatre minutes, tournée en noir et blanc, on voit ensuite Emma qui est conduite par ses parents à la mairie. Un lapin en peluche sur les genoux, elle regarde pensivement à travers la vitre de la voiture. A l’hôtel de ville, devant des invités qui affichent un large sourire, elle épouse un homme d’une soixantaine d’années, et qui finit par la violer.
Ce film, diffusé vendredi 7 mars sur Youtube à la veille de la journée mondiale des droits des femmes, entend dénoncer les mariages forcés. Selon le Fonds des Nations unies pour la population, ce fléau concerne 14,2 millions de mineures chaque année, en Afrique subsaharienne et en Asie du sud principalement. En France, 70 000 filles seraient concernées.
«J’ai du mal à comprendre pourquoi les femmes sont les dernières esclaves dans le monde, pourquoi la communauté internationale accepte que 14 millions de jeunes filles soient mariées de force et se fassent violer chaque année», a expliqué à Métronews la réalisatrice Lisa Azuelos («Lol», «Comme t’y es belle !»).
La cinéaste ne s’en cache pas : faire tourner l’actrice française la plus exposée du moment était le meilleur moyen d’assurer un maximum de buzz à son court métrage, tourné il y a trois semaines : «Il faut de servir du système puisqu’on ne peut pas le combattre».