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Airbnb, véhicules de tourisme avec chauffeur : même combat?

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« Je suis pour la concurrence, pas pour la loi de la jungle » assène Thomas Thévenoud, député socialiste. Chargé, il y a quelques mois, par Jean-Marc Ayrault, de remettre un rapport sur le conflit entre taxis et véhicules de tourisme avec chauffeur (VTC), il a remis ses conclusions au nouveau Premier ministre ce jeudi. Très critique envers Uber, l’application qui facilite l’accès au VTC, il estime que sa place est « devant les tribunaux ».

Mieux encadrer les VTC, simplifier les taxis

En marge de la création de d’un Observatoire des transports, le député prône plusieurs innovations quant à l’encadrement de cette pratique. A court terme, un gel des immatriculations pendant trois mois, le temps de pondre un texte de loi pour règlementer cette situation. Il pointe également du doigt la géolocalisation, ainsi que le manque de formation des chauffeurs.

Néanmoins, le succès de cette pratique ne s’explique pas que par le seul vide juridique l’entourant. Les déficiences du système des taxis ont éclaté au grand jour. Pour y remédier, Thomas Thévenoud songe à instaurer une couleur unique, un accès au paiement par carte bancaire et surtout, un forfait aéroports. C’est là que la concurrence des VTC est féroce : de plus en plus de véhicules particuliers attendent ainsi devant les hubs de transport.

Airbnb, le problème transposé au logement

Après le transport, la ville de Paris est aussi partie en croisade sur le logement. En cause, le succès exponentiel du site internet Airbnb, qui permet de louer des appartements dans le monde entier. Ludique, facile d’accès, on y trouve environ 500 000 annonces réparties dans 192 pays. Paris, pôle touristique de premier ordre, est plus que concerné, puisque pas moins 25 000 biens peuvent être loués entre particuliers : à la nuit, à la semaine, au mois, les possibilités sont multiples.

Problème, les revenus tirés de ces loyers sauvages échappent à toute règlementation, et donc également à toute taxation. Louer son appartement devient ainsi un complément idéal de revenu. En outre, la mairie de Paris aboie contre les abus, qu’elle estime nombreux : « Il y a des propriétaires de 3, 4, 5 appartements inoccupés, loués plusieurs mois dans l’année. Des agents municipaux sont spécialement chargés de les traquer », selon Ian Brossat, adjoint chargé du logement à la mairie de la capitale.

Une concurrence déloyale ?

Que ce soit pour le logement ou le transport, ces particuliers qui concurrencent les professionnels sont vus d’un très mauvais œil. Ils représentent un manque à gagner non négligeable, surtout durant les périodes de vacances, où le potentiel touristique de Paris donne sa pleine mesure. En outre, ils dévoient les exigences de la profession. L’UMIH (union des métiers et de l’industrie de l’hôtellerie) dénonce « la concurrence déloyale d’hôtels virtuels qui n’ont pas à respecter de normes de sécurité, d’hygiène et de fiscalité imposées à l’hôtellerie classique ».

Si les deux corporations de métier s’indignent du manque de régulation d’une situation qu’ils jugent ubuesque, les usagers, eux, peuvent s’en frotter les mains. Léa, 25 ans, vient de rejoindre Airbnb : « C’est l’occasion de rencontrer des jeunes du monde entier. L’argument financier est important aussi », reconnaît la jeune femme. « Je ne comprends pas la grogne des professionnels de l’hôtellerie : Airbnb, ou Coachsurfing, ne visent pas le même public que la location classique. Ce système est surtout plébiscité par les jeunes »

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