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Algérie: Ali Benflis, un opposant de poids pour un scrutin joué d’avance

08.04.2014 par Mickael Lecarpentier
Algérie: Ali Benflis, un opposant de poids pour un scrutin joué d’avance

À moins de dix jours des élections présidentielles algériennes, le doute subsiste toujours sur les capacités du président sortant Abdelaziz Bouteflika à reprendre les rênes du pouvoir pour un quatrième mandat. Malgré cela, les cinq autres candidats en lice peinent également à tirer leur épingle du jeu. Pourtant, pour Kader Abderrahim, directeur de recherche à l’Institut de recherches internationales et stratégiques et spécialiste du Maghreb, le candidat Ali Benflis, un ancien proche de Bouteflika, serait le seul capable de l’emporter. À condition que l’élection ne soit pas torpillée par les fraudes massives récurrentes en Algérie.

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JOL Press : On présente Ali Benflis comme l’unique candidat qui pourrait l’emporter face à Bouteflika. Quels sont ses atouts ? Quelle place occupe-t-il sur la scène politique algérienne ?
 

Kader Abderrahim : Il a pour lui le fait d’avoir participé à plusieurs gouvernements. Il a été Premier ministre de Bouteflika, c’est un homme du sérail, donc il connaît bien l’appareil. À la fin des années 80 et au début des années 90, il a compris que le système n’était pas révocable s’il n’y avait pas de réformes structurelles. C’est un des tout premiers hommes politiques à avoir compris, avec Mouloud Hamrouche [chef du gouvernement algérien des réformateurs de septembre 1989 à juin 1991], qu’il fallait impérativement réformer le système si l’on voulait que l’Algérie confirme sa place et évite tous les périls qui la menacent. C’est un homme de qualité et le seul candidat sérieux qui pourrait éventuellement mettre en difficulté le président sortant.

JOL Press : S’il était élu, incarnerait-il vraiment le changement pour les Algériens ?
 

Kader Abderrahim : Si les Algériens l’élisent, c’est qu’ils estiment qu’il peut incarner une sorte de changement et d’évolution. Ensuite, savoir quel réel changement il pourrait faire est un débat important mais je crois qu’il est encore beaucoup trop tôt pour le dire, notamment parce que son programme est resté extrêmement flou sur le fond. Lui-même n’est à mon avis pas totalement convaincu du fait qu’on le laissera gagner cette élection présidentielle. La question est notamment de savoir s’il y aura des fraudes massives ou pas.

JOL Press : Il a justement répété à plusieurs reprises qu’en 2004, le vainqueur des élections, c’était « la fraude » et le grand perdant, « la démocratie ». Doit-on craindre de nouveaux cas de fraude cette année ?
 

Kader Abderrahim : Bien sûr. Je pense même que c’est la question centrale de ces élections. Si la fraude est massive, cela pourrait déboucher sur des violences dangereuses pour la stabilité du pays. Si, comme on nous le dit, Bouteflika est vraiment populaire, compte tenu des moyens dont il dispose, il devrait pouvoir l’emporter sans avoir recours à la fraude. Si la compétition est réellement libre, on verra bien à la sortie des urnes quelle est la popularité des six candidats qui sont sur la liste.

JOL Press : Ali Benflis a axé sa campagne électorale sur l’instauration d’une nouvelle Constitution. Quelles lacunes constitutionnelles souhaite-t-il combler ?

Kader Abderrahim : C’est une question à laquelle il n’a pas vraiment répondu. C’est pour cela que je trouve qu’il n’est pas très crédible, mais cela est presque consubstantiel à la politique. Les hommes politiques, lorsqu’ils sont aux affaires, disent qu’ils ont beaucoup de mal à faire avancer les choses parce qu’il y a des résistances ou parce qu’ils ont des contraintes. Et lorsqu’ils sont dans l’opposition, ils sont prêts à faire la révolution… Je crois que les Algériens n’attendent pas grand-chose d’un texte fondamental qui, de toute manière, a toujours été contourné ou utilisé à des fins claniques et non collectives. Le respect des libertés individuelles et collectives en Algérie est une notion bien floue qui n’a pas de réalité concrète. Si l’on respectait la Constitution qui existe déjà, on ferait un premier pas en avant.

JOL Press : Depuis l’instauration du suffrage universel en Algérie, il n’y a jamais eu de second tour aux élections présidentielles. Le scrutin est-il encore une fois joué d’avance ?
 

Kader Abderrahim : Je pense malheureusement que le scrutin est joué d’avance. Bouteflika et son entourage n’ont pas pris tous ces risques pour aller au-devant d’une défaite qui serait un échec cuisant pour eux. On voit très bien pourquoi il est candidat : cette candidature a pour unique objectif de tenter de le mettre – avec ses proches, sa famille et tous ceux qui ont trempé dans des affaires de corruption – à l’abri de la justice. S’il n’est pas élu, il sait que les foudres de la justice ne manqueraient pas de le rattraper. Malheureusement, c’est pour cela que je pense que les jeux sont faits.

JOL Press : Que pensez-vous du mouvement d’opposition « Barakat » ? A-t-il les moyens de perdurer ?
 

Kader Abderrahim : Ce n’est pas parce que l’on rassemble 200 personnes à Alger que l’on est capable de faire tomber le régime. En dehors d’Alger, malheureusement, le mouvement ne prend pas vraiment. Il y a un réel problème en Algérie sur le rapport entre les élites et la société profonde, une vraie incapacité à parler à son peuple, à mobiliser, à délivrer des messages audibles et crédibles. C’est une question absolument essentielle mais pour le moment, je vois mal le mouvement Barakat mettre en danger ou en péril le système actuel.

Propos recueillis par Anaïs Lefébure pour JOL Press

————————————————–

Kader Abderrahim est chercheur associé à l’Iris, spécialiste du Maghreb et de l’islamisme, et maître de conférences à Sciences Po Paris. Il est également membre du Global finder expert des Nations Unies qui vise à faire des recommandations au Secrétaire Général de l’ONU sur le dialogue des civilisations et le rapprochement entre le Sud et le Nord. Il intervient régulièrement dans la presse à propos des problématiques du Maghreb et de l’Islamisme.

Mickael Lecarpentier


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