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Allégations d’espionnage: le patron du renseignement américain avoue

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Personne n’en doutait mais il manquait une preuve. Aujourd’hui, c’est fait. The Guardian révèle un échange entre James Clapper, le patron du renseignement américain, et le membre de la commission sur le renseignement, le Sénateur Ron Wyden. Dans une lettre, Clapper admet avoir utilisé le système de collecte de données de la NSA pour viser des citoyens américains.

Généralement tourné vers les informations de citoyens étrangers, les différents programmes de surveillance, comme le fameux PRISM, sont passés par la voie légale pour récupérer des données d’utilisateurs américains. Les demandes ont toujours été faites par le biais d’un mandat.

Moyens détournés

Or, cette fois-ci, ce qui est reprochée à la NSA est qu’elle a en toute connaissance de cause collectée des données de citoyens américains en espionnant légalement des étrangers. En d’autres termes, l’agence de renseignement américaine a utilisé des moyens détournés pour arriver à ses fins : recueillir des informations sur les citoyens américains, beaucoup mieux protégés par la Constitution que les étrangers sur le plan des libertés individuelles.

Obtenir un mandat peut être très compliqué aux Etats-Unis dés lors que des données personnelles rentrent en ligne de compte. En justifiant cette collecte par le fait que ces nationaux étaient des intermédiaires, ou même plus simplement qu’ils étaient en contact avec des étrangers en dehors du territoire des Etats-Unis, la NSA a touché un point sensible qui a provoqué une grosse polémique.

« Ce point ne devrait même pas être débattu »

Jusqu’ici, tout reposait sur les documents dévoilés par Edward Snowden. Mais cette lettre apporte la confirmation formelle que tout était véridique. Row Wyden avait dénoncé, lors des révélations de l’ex-analyste Edward Snowden, ce système légal de collecte de données, en le qualifiant de « faille » et de « moyen détourné » pour la NSA d’espionner n’importe qui sans contrôle.

Avec un autre sénateur, Mark Udall, ils ont déclaré mardi à la presse que « tout le monde devrait s’en inquiéter. Cela soulève plusieurs questions sur le respect de la Constitution et pose une vraie menace sur la vie privée d’honnêtes américains. Si une agence gouvernementale estime qu’un citoyen américain est impliqué dans une activé terroriste ou d’espionnage, le quatrième amendement exige que le gouvernement délivre un mandat ou une autorisation d’urgence avant de le mettre sur écoute. Ce point ne devrait même pas être débattu. » 

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