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Brésil: «Il est absurde de vivre dans une société aussi sexiste»

05.04.2014 par La Rédaction

Plus de la moitié des Brésiliens interrogés dans le cadre d’un sondage gouvernemental considère qu’une femme portant des vêtements provocants « mérite » d’être violée. Ces résultats ont suscité l’indignation et la colère de nombreux Brésiliens, dont la journaliste Nana Queiroz, qui a décidé de lancer sur Facebook la campagne « Je ne mérite pas d’être violée », devenue un phénomène viral depuis. Aline Moraes, porte-parole du mouvement revient en détail sur l’objectif de l’initiative.

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JOL Press: D’après un récent sondage gouvernemental, 65,1% des 3.810 des hommes et des femmes sondés estiment que « les femmes portant des vêtements qui laissent voir leur corps méritent d’être violées ». Qu’a suscité ce sondage dans la société brésilienne ? 
 

Aline Moraes : Au départ, cela a créé un certain malaise, surtout parce que la majorité des personnes interrogées étaient des femmes, ça a attiré l’attention des principaux médias et beaucoup ont remis en question la méthode de sondage. Mais on a vraiment constaté les réactions aux chiffres et à ce qu’ils dénonçaient une fois que le mouvement de protestation s’est déclenché et a attiré plus d’attention sur l’étude, un jour après sa publication. Beaucoup de femmes ont été offensées par les résultats du sondage, en particulier celles ayant subi des abus et violences sexuelles, quelque-en-soient l’ampleur.
Cela donnait l’impression que 65,1% des brésiliens imputaient les viols et attaques effectuées envers des femmes à ce qu’elles portaient et à leurs comportements.
Certains hommes ont eu honte de la mentalité révélée par ces chiffres, mais d’autres hommes et femmes ont déterminé que les résultats n’avaient rien à voir avec du sexisme, argumentant que la question était tendancieuse et que en effet, les femmes se devaient de faire attention à ce qu’elles portaient, où elles allaient et devaient se protéger. Les attitudes masculines n’étaient alors pas critiquées.

JOL Press: Quel est le but de la campagne « Je ne mérite pas d’être violée » lancée sur Facebook ? 
 

Aline Moraes : Notre but, au départ, était d’attirer l’attention du public sur les résultats épouvantables du sondage, pour pousser les gens à réfléchir à ce que ces chiffres exposaient au grand jour, et pour inviter les femmes à prendre la parole, partager leurs expériences et opinions, prouver qu’il est absurde de vivre dans une société aussi sexiste. Sans cela, le sondage aurait pu être oublié quelques jours après avoir fait la une. On commence à aller plus loin maintenant, à travers des meetings avec des membres du congrès, des interventions publiques de femmes pour suggérer la mise en place de mesures pour empêcher de tels crimes et éduquer les gens sur le problème et punir les cyber crimes commis à l’encontre des femmes.

JOL Press : Quel état des lieux peut-on faire de la condition des femmes au Brésil ? 

 

Aline Moraes : Il n’y a pas si longtemps de cela, les femmes n’avaient pas le droit de vote au Brésil. Ce n’est que dans les années 30 qu’il a été obtenu. Avec le temps, les femmes ont appris à définir leur rôle au sein de la société brésilienne, mais elles vivent tout de même dans un système patriarcal, dans lequel il n’est pas vraiment question d’égalité homme-femme. Les abus viennent de toute part. Des préjugés et du harcèlement sexuel sur le lieu de travail, une participation moindre en politique et une mentalité attardée qui veut que les hommes aient plus de « droits » que les femmes, c’est dû à leur « nature » en tant qu’hommes leurs instincts naturels, leurs forces et soi-disant pouvoir.
Cela mène à un taux élevé de violences domestiques, de maltraitances d’enfants, d’exploitations sexuelles et viols. Malgré les lois censées punir ces crimes, le système de protection en place ne représente pas d’intérêts pour les femmes et n’accepte pas vraiment leurs plaintes et témoignages quand il s’agit de violences sexuelles.
 

JOL Press : «  Le plus surprenant est qu’il est permis de se dévêtir pendant le carnaval mais pas dans la vie réelle », s’est étonnée la jeune journaliste brésilienne Nana Queiroz, à l’origine de la campagne. Comment expliquer cette contradiction ? 
 

Aline Moraes : C’est un problème d’ordre culturel. Les gens sont élevés en sachant que le fait d’être publiquement dénudé pendant le carnaval fait partie intégrante d’une tradition de fête. Fêter le Carnaval et aller à la plage font partie de ces situations rares pour lesquelles le fait de se dénuder est autorisé, c’est accepté socialement, disons que c’est dans un but précis. Mais le sexe et l’exposition du corps humain, particulièrement celui des femmes, sont toujours tabous dans notre société.

La Rédaction


Aline Moraes Brésil Viol
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