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Cannes 2014: Jane Campion, première réalisatrice à présider le Festival

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Chaque année, la question de la prédominance masculine parmi les cinéastes en lice au Festival de Cannes revient sur le tapis. Bien que le débat persiste, la nomination de Jane Campion, cinéaste néo-zélandaise, à la présidence de la 67e édition du festival laisse entrevoir une avancée positive. Connue pour son film « La Leçon de piano », récompensé par l’Oscar du meilleur scénario en 1993, elle est la première femme réalisatrice à présider ce rendez-vous international du septième art. Portrait.

Première

À 59 ans, Jane Campion fait figure de « cas unique » dans l’histoire du festival de Cannes. C’est en effet la première fois qu’une femme réalisatrice occupe le siège de président du jury – seules des actrices ont déjà été présidentes -, succédant ainsi au cinéaste américain Steven Spielberg, président de la dernière édition du festival.

La réalisatrice néo-zélandaise est également la seule femme à avoir obtenu deux Palmes d’or : une première en 1986, pour son court-métrage Peel, réalisé en 1982. C’était la première fois que Jane Campion, alors inconnue du public, était en sélection officielle à Cannes. Elle présentait également cette année-là trois films dans la catégorie « Un Certain Regard » : 2 Friends, Passionless Moments et A Girl’s Own Story.

Elle obtient une deuxième Palme d’or en 1993 pour La Leçon de piano, long-métrage qui lui vaut également l’Oscar du meilleur scénario. L’actrice Holly Hunter reçoit quant à elle l’Oscar de la meilleure actrice. Elle interprète Ada MacGrath, jeune mère écossaise envoyée par son père en Nouvelle-Zélande pour y épouser un colon après la mort de son mari. Muette depuis l’âge de six ans, Ada s’exprime par la musique et le piano.

Des portraits de femmes aiguisés

Ce drame passionnel fait suite à un autre long-métrage, Sweetie, projeté en compétition au festival en 1989. S’il reçoit un accueil mitigé, Sweetie « sera ensuite reconnu comme portant l’empreinte du style iconoclaste de la réalisatrice : humour noir, traitement visuel saisissant et acuité du regard porté sur la vie familiale de banlieue », précise l’organisation du festival sur son site.

C’est en effet par ses portraits aiguisés de femmes souvent marginales ou au fort tempérament, luttant pour leur destin, que la réalisatrice a acquis sa renommée, s’entourant rapidement de pointures du cinéma : Nicole Kidman dans Portrait of a Lady (1996) ou Kate Winslet dans Holy Smoke (1999).

En 2009, elle revient en compétition au festival de Cannes avec Bright Star, qui retrace les dernières années de la vie du poète britannique John Keats et son histoire d’amour avec sa voisine Fanny Brawne au XIXème siècle.

Les marches du succès

Issue d’une famille qui pouvait la prédestiner au cinéma ou à la scène – sa mère était actrice et son père directeur de théâtre –, Jane Campion, née en 1954, a d’abord étudié l’anthropologie à l’université Victoria de Wellington puis la peinture au College of the Arts de Sydney.

C’est au début des années 80 qu’elle se tourne vers le cinéma, montant rapidement les marches de la renommée – et celles du festival de Cannes. Elle se distingue également à la télévision avec la mini-série Top of the Lake diffusée en 2013, qui connaît un grand succès et obtient de nombreuses critiques positives.

« C’est un grand honneur pour moi que d’avoir été choisie pour être la présidente du jury », a-t-elle déclaré mardi 7 janvier dans un communiqué. « Et pour dire la vérité, je suis très impatiente ». La cinéaste présidera le jury de la 67ème édition du festival de Cannes qui se tiendra du 14 au 25 mai.

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