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Ces événements marquants qui ont bouleversé l’histoire de la papauté

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Main de saint Pierre, premier pape, place Saint-Pierre au Vatican (Crédits: shutterstock.com)

« Nous sommes prêts, archi-prêts, pour accueillir environ trois millions de touristes dans la seconde moitié du mois d’avril », a affirmé le maire de la capitale italienne Ignazio Marino. Pour lui, la double canonisation « sera un événement d’une portée planétaire ».

Mais c’est aussi un événement exceptionnel dans l’histoire de l’Eglise : la canonisation de deux papes, Jean XXIII et Jean Paul II, en présence de deux papes vivants, François et Benoît XVI. Si le porte-parole du Vatican, Federico Lombardi, s’est refusé à confirmer la présence du pape émérite, « compte tenu de son âge », la situation n’en est pas moins inédite. Retour sur ces événements marquants de l’histoire de la papauté. Liste non exhaustive.

Grand schisme de 1054

1054 marque la séparation entre les Églises d’Orient (orthodoxe) et d’Occident (catholique). Pour la première fois dans l’histoire de l’Eglise, l’autorité du pape va être sérieusement remise en question par une partie du peuple chrétien. Le schisme sera réellement consommé lors de la prise de Constantinople par les croisés en 1204.

La papauté d’Avignon

Au tournant des XIVe et XVe siècles (1378 – 1417), une crise pontificale bouleverse l’histoire de l’Eglise et de la papauté. On appellera cette crise le Grand Schisme d’Occident, où deux papes rivaux, puis trois, prétenderont régner sur la chrétienté, l’un installé à Rome, l’autre en Avignon et un autre encore à Pise. La crise est réglée par un concile qui dépose les trois papes rivaux et en élit un quatrième. Ce concile décidera par la suite que seuls seraient considérés comme légitimes les papes de Rome et illégitimes ceux d’Avignon et de Pise.

Les frasques de la famille Borgia

La famille Borgia a été accusée pêle-mêle d’empoisonnement, de fratricides ou encore d’incestes. Son histoire est l’un des symboles de la décadence de l’Église à la fin du Moyen Âge. Alexandre VI (1492-1503) fut, par exemple, le père de six enfants reconnus. Selon Jean Burckhart, la débauche du pape Alexandre et de sa famille atteint son paroxysme lors d’une nuit orgiaque, le 31 octobre 1501: les invités ont pu assister à la danse de cinquante prostituées entièrement nues et évaluer les prouesses de virilité des assistants.

Pie VI et Pie VII emprisonnés par Napoléon

Selon Dominique Rézeau, auteur du Gendarme de Napoléon qui arrêta le Pape (SPE Barthélémy – 2012), « Pie VI a été fait prisonnier par Bonaparte sous le Directoire en 1798 et Pie VII a été séquestré par Napoléon 1er en juillet 1809, après l’annexion des états pontificaux par l’Empire. » Et quelle en était la raison ? Le pape avait excommunié Napoléon et « l’Empereur n’a jamais accepté cette décision, d’où cet enlèvement dans la nuit du 5 au 6 juillet 1809 ». Le pape restera prisonnier de Napoléon jusqu’en 1814.

Année des trois papes

En 1978, le collège cardinalice a dû élire deux papes, à cause de la disparition successive de Paul VI, mort le 6 août, et Jean-Paul Ier, son successeur élu le 26 août et mort trente-trois jours plus tard, le 28 septembre. Le 16 octobre 1978, Jean-Paul II est élu pape.

Attentat contre Jean-Paul II

Le mercredi 13 mai 1981, Mehmet Ali Ağca, membre de l’organisation nationaliste turque des « Loups gris », tente d’assassiner le pape Jean-Paul II, sur la place Saint-Pierre à Rome. Le pape est touché trois fois. Plus tard, le pape se rendra dans la cellule de Mehmet Ali Ağca pour lui accorder son pardon. À la suite de cet attentat, le pape circulera parmi la foule dans une voiture blindée, appelée la « papamobile ».

La démission de Benoît XVI

Élu le 19 avril 2005 pour succéder à Jean-Paul II, Benoît XVI anonce le 11 février 2013, après un pontificat de près de huit ans, qu’il renonce à ses fonctions, cette décision prenant effet le 28 février suivant. Il devient dès lors, et de façon inédite, « Sa Sainteté Benoît XVI, pontife romain émérite ». Avant lui, au moins six papes ont choisi de démissionner pour diverses raisons.

Le premier connu, Pontien, aurait démissionné en 235. Plusieurs siècles plus tard, en 1045, c’est le pape Benoît IX qui aurait choisi de démissionner pour laisser la place à son oncle, Grégoire VI. Ce dernier démissionnera également en 1046 et quelques années plus tard, Benoît IX reviendra d’ailleurs sur le trône de Pierre. En 1294, Célestin V, 192ème pape de l’histoire, démissionne l’année même de son élection. Quelques années plus tard, Grégoire XII devenait le dernier pape démissionnaire de l’histoire. Grégoire XII a rendu sa démission publique en 1415 et meurt deux ans plus tard, en Italie.

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