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Éolien offshore: appel d’offres en Vendée, des milliers d’emplois à la clé?

L’éolien offshore commence à faire ses preuves en France sur le plan industriel. Dans le cadre du second appel d’offres pour des parcs éoliens offshore au large de la Vendée, Alstom et Areva annoncent leurs projets industriels et prévoient la création de milliers d’emplois. Des déploiements prometteurs déjà bien avancés pour Alstom, au stade de projets pour Areva.

Alstom prend de l’avance en France

En 2011, le ministère lance un premier appel d’offres pour le développement de plusieurs parcs éoliens offshore sur cinq sites différents. Le consortium composé d’EDF Energies Nouvelles, Dong Energy et Alstom en remporte trois en 2012 : Fécamp, Courseuilles-sur-Mer et Saint-Nazaire. S’il faut attendre entre 2017 et 2019 pour voir ces trois sites opérationnels, les premiers déploiements industriels en France paraissent plus que prometteurs et sont, pour certains, déjà bien avancés.
 
Alstom a construit deux usines à Saint-Nazaire qui seront mises en service cette année et permettront l’assemblage des nacelles et la fabrication des alternateurs de leur éolienne offshore, Haliade 150, de 6 MW. Un minimum de 300 emplois devrait ainsi être créé rien que dans ces usines. L’entreprise ne s’arrête pas là et prévoit également, pour la fabrication des pales et des mâts de ses éoliennes, d’implanter deux autres usines à Cherbourg. Les permis de construire pour la première usine viennent d’être délivrés par les maires de Cherbourg et de Tourlaville et la construction ; sur le point de commencer, devrait prendre fin en 2015. Les deux usines emploieront 500 personnes.
 
Au total, 1000 emplois directs et 4000 emplois indirects seront créés par Alstom pour que l’entreprise puisse fabriquer les éoliennes des parcs offshore attribués. Son associé, EDF Energies Nouvelles implantera, quant à lui, une plateforme d’assemblage sur le port de Saint-Nazaire, ajoutant ainsi 200 autres emplois aux milliers prévus par Alstom. Une base industrielle solide en somme qui servira également à l’installation des parcs des îles d’Yeu et de Noirmoutier en Vendée dans le cadre du deuxième appel d’offres lancé par l’État en 2013 pour lequel EDF EN et Alstom, cette fois-ci accompagnés de WPD, sont également candidats. L’attribution des parcs n’est cependant pas encore annoncée. Une incertitude qui menace la sécurité du plan industriel du consortium qui n’est pas seul dans la course aux éoliennes offshore.

Le calendrier serré d’Areva

Un deuxième consortium, composé de GDF Suez et Areva, se porte également candidat au deuxième appel d’offres et aurait reçu la préférence de la Commission de régulation de l’énergie (CRE) le 2 avril dernier. Lors du premier appel d’offres, en 2011, Areva avait obtenu le parc de Saint-Brieuc. L’entreprise s’était alors engagée à implanter une usine d’assemblage de nacelles et une usine de fabrication de pales au Havre. 750 emplois étaient espérés. Luc Oursel, Président du directoire d’Areva, avait pourtant précisé au Premier ministre de l’époque, François Fillon, que ses usines ne verraient le jour que si son consortium remportait au moins deux parcs. Mais alors que la CRE recommandait d’attribuer Saint-Brieuc à Alstom, Areva faisait machine arrière en annonçant qu’un unique site lui suffirait pour implanter ses usines en France. Aujourd’hui, le permis de construire n’est même pas déposé et le groupe a récemment précisé que tout dépendrait, de nouveau, des résultats du deuxième appel d’offres.
 
L’engagement d’Areva avec Gamesa dans l’éolien en mer, annoncé dans un communiqué de presse le 20 janvier de cette année, sème encore plus le doute sur la construction de ces usines. Les usines allemandes de Bremerhaven et de Stade sont d’ores et déjà à la disposition d’Areva tandis que Gamesa a signé un accord avec le port de Leith au Royaume-Uni pour y implanter deux usines de nacelles et de pales et a établi son centre d’ingénierie offshore à Strathclyde. Areva poursuit également ses plans industriels au Royaume-Uni et a signé un accord en 2012 pour développer un site industriel en Ecosse. Une multitude de projets qui sème le trouble sur la réelle volonté du groupe à développer un plan industriel en France. Se baser sur sa force industrielle étrangère pourrait ainsi rendre impossible pour Areva la localisation de la totalité de ses achats de composants auprès de fournisseurs français, l’accord entre les deux groupe prévoyant la fourniture de certains composants clés par l’espagnol Gamesa.
 
Alors qu’Alstom se concentre sur la façade atlantique avec STX, Areva mise apparemment sur la création de synergies avec ses projets en cours de développement outre-Manche. D’un point de vue national, la stratégie d’Alstom paraît la plus avantageuse. Ses perspectives économiques pour les Pays de la Loire et plus largement sur la façade Atlantique sont considérables. Des chiffres concrets pour une redynamisation de la croissance économique dans la région qui ne sera pas la seule à profiter de l’aubaine de l’éolien offshore. Au-delà des éoliennes d’Alstom, le consortium EDF/WPD qui lui est associé prévoit de fabriquer ses fondations dans la région Poitou-Charentes. Environ 45 millions d’euros seront investis dans le Port de la Rochelle et 600 emplois devraient être créés. Une consolidation de la filière dans la région en prévision d’un 3e appel d’offres qui devrait une nouvelle fois dynamiser l’économie des villes voisines. Un constat est dès aujourd’hui certain : là où l’éolien offshore passe, le chômage trépasse.
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