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Espagne: «La liberté d’expression est en danger»

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Le nombre de manifestations a augmenté en Espagne en 2013. Crédits : Shutterstock

JOLPress : Que ressort-il de ce rapport ?
 

Jezerca Tigani : Dans les grandes lignes, le rapport montre que ces dernières années – c’est-à-dire depuis le début de la crise et la mise en place des mesures d’austérité – les autorités espagnoles ont mis en danger la liberté d’expression.

Maintenant, il faut les prévenir en avance même pour un petit rassemblement.

Les leaders de manifestations ou de mouvements sociaux sont harcelés par la police, ils reçoivent des amendes qui vont de 100€ à 3 000€.

Il y a aussi une grosse pression sur les manifestants pacifiques qui subissent le harcèlement, les violences policières ou les relevés d’identité injustifiés.

Pourtant, les Espagnols font toujours autant preuve d’engagement, et même plus. En 2013, il y a eu 25 000 manifestations ou rassemblements, soit 10 000 de plus qu’en 2012.

JOLPress : Que répond le gouvernement quand on leur présente le rapport ?
 

Jezerca Tigani : Ils disent juste que la situation est compliquée – le rapport leur envoie un message fort – mais ils n’ont pas vraiment pris conscience de l’importance du problème.

Ils veulent même modifier le code pénal et augmenter les amendes jusqu’à 300 000€ pour les manifestations. Leur idée est d’interdire les rassemblements spontanés. Ils veulent encore plus restreindre la liberté des gens à se rassembler sans violence.

JOLPress : Que comptez vous faire pour améliorer la situation ?
 

Jezerca Tigani : Nous travaillons dessus et nous allons porter la question dans les institutions européennes qui ont déjà exprimé leur inquiétude vis-à-vis de ce genre d’atteintes à la liberté d’expression et de rassemblement.

Mais nous travaillons déjà activement avec les ONG et les mouvements sociaux en Espagne. Nous avons discuté avec eux de la stratégie à mettre en place et de ce que nous pouvons faire pour changer les choses.

Propos recueillis par Benjamin Morette

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