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Expédition 7e continent: «La pollution marine n’intéresse personne»

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JOL Press : Comment avez-vous décidé de lancer cette expédition ?
 

Patrick Deixonne : En 2009, lors d’une traversée en solitaire de l’Atlantique à la rame (entre le Sénégal et la Guyane), j’ai pu mesurer l’impact de l’homme sur les océans. J’ai croisé des tonnes de déchets plastiques flottants, rassemblés en une gigantesque plaque d’ordures formée par les courants océaniques.

Ce phénomène – dont on connaît peu les conséquences environnementales – existe sur toutes les mers du globe et s’aggrave chaque jour. L’objectif de la mission est d’apporter la preuve de l’existence de cette catastrophe écologique, et faire prendre conscience du comportement irresponsable de nos sociétés de consommation.

JOL Press : Votre priorité est donc d’informer ?
 

Patrick Deixonne : Oui. L’opinion publique est aujourd’hui alertée par le réchauffement climatique et la fonte de la banquise. Mais qui connaît l’existence du 7e continent ? Le problème n’intéresse que les écologistes et les scientifiques. Les dirigeants ne s’en inquiètent pas, car les détritus se trouvent dans les eaux internationales. C’est la responsabilité de tout le monde et de personne…

Il est très important de médiatiser le phénomène, de sensibiliser le public et les décideurs politiques à cette pollution. Dans 20 ans, si rien n’est fait, cette plaque de déchets sera aussi grande que l’Europe. L’équipe réalisera un documentaire pendant l’expédition et sera suivie par différents médias.

JOL Press : Cette mission a-t-elle une vocation scientifique ?
 

Patrick Deixonne : Ce n’est pas le but premier de l’expédition. Cependant, étant donné que peu de bateaux se sont rendus sur le 7e continent, en collaboration avec des laboratoires de recherche, nous allons collecter des données et faire des prélèvements qui permettront d’améliorer la connaissance du phénomène.

JOL Press : Qu’allez-vous faire concrètement ?
 

Patrick Deixonne : Nous allons larguer des bouées dérivantes, notamment dans la zone du gyre (gigantesque tourbillon d’eau qui charrie les détritus, ndlr) pour améliorer la connaissance des courants. Nous allons aussi quantifier et caractériser les déchets rencontrés, analyser les polluants présents sur le parcours et dans les poissons, ou encore tenter de cartographier des zones polluées.

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