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Go fast: «La plupart du temps, ils arrivent à passer»

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Les go fast, un phénomène « de plus en plus fréquent ». Crédit : Shutterstock

JOLPress : Que s’est-il passé ce dimanche ?
 

Vincent Thomazo : Suite à une enquête, un service d’interception a été mis en place pour arrêter un véhicule chargé de produits stupéfiants.

La voiture a tenté de forcer le barrage lorsqu’elle a été interceptée par le service des douanes. Deux agents ont fait usage de leurs armes à feu et le conducteur est décédé.

Ils ont été mis en garde à vue pour vérifier les circonstances des tirs, ce qui est la procédure normale dans ce genre de situation.

JOLPress : Quel est le mode opératoire des go fast ?
 

Vincent Thomazo : Le principe du go fast est d’aller d’un point A à un point B le plus rapidement possible en évitant tous les obstacles, le cas échéant en fonçant dans le tas.

En général, il y a plusieurs véhicules dont le nombre varie : les éclaireurs qui sont là pour vérifier qu’il n’y a pas d’obstacles, ceux chargés de la marchandise, et les suiveurs qui sont là pour intervenir en cas de difficulté. En général, ce sont des « gros bras » qui n’hésitent pas à intervenir et faire diversion pour que le véhicule chargé puisse partir.

JOLPress : Combien de go fast remontent les routes françaises tous les ans et combien sont arrêtés ?
 

Vincent Thomazo : C’est difficile à dire, nous ne pouvons pas le quantifier mais c’est de plus en plus fréquent.

Nous n’interceptons pas des go fast très régulièrement, vu le mode opératoire et les gros moyens mis en place, la plupart du temps ils arrivent à passer.

Ce n’est que quand la livraison est attendue ou lorsque nous tombons dessus par hasard, mais c’est assez rare. Souvent ce sont des interceptions prévues où le véhicule est repéré dés le départ et suivi tout le long du parcours.

JOLPress : Pourquoi est-ce si difficile de les intercepter ?
 

Vincent Thomazo : Actuellement nous souffrons d’un manque cruel de moyens. A l’heure actuelle, il y a des suppressions massives d’agents, de l’ordre d’un douanier tous les jours.

Vous imaginez bien que nous n’avons pas les moyens, ni humains, ni techniques, pour enrayer ce phénomène. Cela fait des années que les agents des douanes se battent pour être classé au moins en mission prioritaire – si ce n’est en administration prioritaire – afin que nos moyens soient préservés.

La douane est l’administration de protection par excellence. Nous protégeons les consommateurs, les citoyens et l’économie française.

 

Propos recueillis par Benjamin Morette

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