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Greffe d’organe et imagerie, les deux plus grandes découvertes médicales?

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Créé en 1964, l’Institut national de la santé et de la recherche médicale fête son demi-siècle cette année. Pour l’occasion, le laboratoire a voulu tester la perception qu’ont les Européens de ses recherches. Si l’enquête réalisée par Ipsos peut enfoncer des portes ouvertes, certains chiffres sont de même éloquents.

Intérêt et confiance

Près d’un Européen sur deux (45%) place la santé comme le domaine d’actualité qui l’intéresse le plus, loin devant les nouvelles technologies, l’environnement, les sciences humaines, les énergies ou même la recherche spatiale. En France, ce taux d’intérêt monte même à 53 %.

De même, il ressort de cette étude le mot « espoir ». Il est le premier terme qu’évoque la recherche biomédicale chez la majorité des Européens. Pour la plupart d’entre eux, elle permettra à leurs enfants de vivre mieux qu’aujourd’hui. Quoi de plus logique ?

Une connaissance limitée

En revanche, si le domaine les attire, beaucoup avouent leur méconnaissance  de tout ce qui a trait à la recherche médicale. Les Européens, simplement fascinés par l’inconnu ?

Déplorant le manque d’information relative à ces sujets, la majorité d’entre eux n’ont compris que 4 ou 5 termes parmi la vingtaine proposée par le sondage. « Expérimentation animale » ne pose ainsi aucun problème de compréhension, à l’inverse de « nanoscience », « perturbateurs endocriniens » ou encore « épigénétique », qui, majoritairement, n’évoquent rien de précis.

Les financements en question

Sans doute un poil chauvins, 90 % des Français considèrent que leur pays peut être fier de ses résultats en matière de recherche biomédicale. Pour autant, à l’instar de leurs voisins européens, la plupart d’entre eux voient malgré tout les États-Unis comme un modèle.

Si les Américains parviennent aussi bien à réconcilier recherche et grand public, c’est sûrement par leur attractivité. Modernes, disposant de moyens importants, leur image est excellente. Surtout, le rythme effréné de leurs publications et le nombre de récompenses qu’ils glanent font autorité. Ils s’appuient également sur ce qui manque cruellement aux laboratoires et instituts européens : un financement ambitieux.

Quasiment 9 Européens sur 10 estiment en effet impératif d’accroître la part du financement privé dans la recherche scientifique (et donc biomédicale). L’idée n’est pas de remettre en cause les subventions d’État. Celles-ci sont d’une nécessité structurelle, et logiques qui plus est. En revanche, l’augmentation des investissements privés semble indispensable. Ils permettraient d’augmenter le champ des recherches, ainsi qu’évidemment le matériel technique qu’appelle un domaine aussi pointu que la recherche biomédicale.

Les grandes découvertes jugées

Le sondage d’Ipsos lève également le voile sur les satisfactions des Européens. Parmi une vingtaine d’innovations proposées dans les questions, la plus importante est la greffe d’organe, suivie de l’imagerie médicale et des thérapies géniques. L’enquête montre ainsi que les techniques de soin sont valorisées. Surtout celles qui sauvent des vies en soignant des maladies graves ou des anomalies génétiques.

A l’inverse, les découvertes « mélioratives » sont clairement en retrait dans l’esprit des Européens. Le viagra, la pilule contraceptive ou les prothèses auditives ne sont pas vues comme les innovations les plus importantes de la médecine. Même la péridurale, qui pourtant soulage les souffrances de millions de femmes chaque année, n’est pas citée dans les 10 innovations qui ont révolutionné la santé. De quoi conforter celles qui s’en passent dans leur idée. De quoi encourager, aussi, d’autres femmes à suivre des tendances actuelles d’accouchement plus…originaux, et sans péridurale : dans l’eau, ou encore chez soi…

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