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Kate et William en Australie, la future république?

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JOLPress : Comment le couple princier a-t-il été accueilli ?
 

Xavier Pons : Ils sont très populaires, leur visite en Nouvelle-Zélande s’est très bien déroulée et il en sera vraisemblablement de même en Australie. C’est un couple très glamour, leur popularité est assurée.

JOLPress : Les Australiens ont-ils la même fascination pour la monarchie que les Anglais ?
 

Xavier Pons : Pas tout a fait. Il y a un mouvement républicain en Australie qui est tout de même plus vigoureux que celui qui existe en Angleterre. Mais la popularité de la monarchie est très liée aux personnes qui la représentent.

Par exemple, le Prince Charles n’a jamais été très populaire, alors que la Princesse Diana l’était. Il y a un engouement certain pour la famille royale chez bon nombre d’Australiens, mais pas chez la majorité.

La Reine Elisabeth II est très respectée, ça ne fait aucun doute. Maintenant, elle n’est pas en mesure de mobiliser les foules sur son passage, comme lors de sa grande visite en 1954 quand elle venait d’être couronnée. L’enthousiasme général a été remplacé par le respect.

JOLPress : Peut-on envisager la création d’une république australienne ?
 

Xavier Pons : On a souvent dit que l’Australie n’avait aucune chance de devenir une république avant le décès d’Élisabeth. En revanche, beaucoup pensent que le moment sera propice après.

Mais on constate que la nouvelle génération de la famille royale est populaire. Si l’on ajoute à cela le fait que le Premier ministre Tony Abbott est un monarchiste convaincu, il est compliqué de faire des prédictions dans ce domaine.

Mais étant donné que la Reine ne représente pas vraiment l’Australie – parce qu’honnêtement, lorsque les Australiens la voient, ils parlent de la Reine d’Angleterre, et pas d’Australie – il paraît inévitable que le pays finisse par devenir une république à terme.

JOLPress : Qu’est-ce qui empêche l’Australie de voter « oui » à un referendum sur le passage à un modèle républicain ?
 

Xavier Pons : Le mouvement républicain dit que l’Australie a grandi, est adulte et n’a pas besoin d’une figue monarchique a sa tête.

Mais beaucoup d’Australiens ont l’impression que si leur pays se transformait en république, cela serait comme donner une claque à la famille royale et la Reine Élisabeth.

En revanche, lorsqu’elle sera partie, la question de la claque ne se posera plus, ou du moins pas dans les mêmes termes.

Il faut savoir également que le referendum de 1999 était biaisé. En Australie, la plupart d’entre eux sont perdus d’avance. Pour gagner, les conditions sont draconiennes. Il faut une majorité des deux tiers, puisqu’il faut une majorité globale de « oui », et ce dans une majorité d’états. Il y six états en Australie, il en faut donc quatre qui votent majoritairement oui. Un consensus des grands partis est nécessaire, et à partir du moment ou l’un d’eux est en désaccord, les chances de succès sont très faibles.

D’autre part, la question du référendum de 1999 avait été orientée par le Premier ministre de l’époque, John Howard, qui était monarchiste. Elle s’accompagnait d’une précision sur le type de république qui serait mis en place en cas de victoire du « oui ». C’était celui où le président est élu au suffrage indirect, ce qui ne convenait pas aux Australiens ainsi qu’aux républicains.

JOLPress : C’est donc possible qu’un referendum soit organisé dans les prochaines années ?
 

Xavier Pons : C’est tout à fait envisageable, parce que le mouvement républicain existe depuis longtemps et qu’il représente l’opinion d’une partie significative de la population. La question d’une Australie républicaine continuera toujours de se poser.

Propos recueillis par Benjamin Morette.

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