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Le maire limogé de Bogota retrouve ses fonctions

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Son combat, et celui de milliers d’autres Colombiens, n’aura pas été vain. Privé de ses fonctions le 9 décembre dernier et rendu inéligible pendant 15 ans pour sa mauvaise gestion du ramassage des ordures de la capitale colombienne, le maire de Gustavo Petro, figure de la gauche colombienne, a finalement retrouvé son poste.

A quelques semaines des élections législatives et à quatre mois de l’élection présidentielle, son limogeage avait suscité une vague d’indignation parmi les Colombiens, descendus par milliers sur la place Bolivar de Bogota afin de protester contre cette sanction.

« La révocation de Gustavo Petro paraît disproportionnée par rapport à ce qu’on lui reproche : avoir re-municipalisé le ramassage des ordures à Bogotá. Même la presse colombienne la plus hostile à Gustavo Petro et à la gauche considère qu’il s’agit là d’une mesure injustifiée » expliquait à JOL Press Michel Gandilhon, chercheur dans le domaine des drogues illicites, et auteur de la «Guerre des paysans en Colombie ».

Décision de justice

N’ayant pas pris en compte les avertissements de la Commission interaméricaine des droits de l’homme (CIDH), le président de centre-droit Juan Manuel Santos a donc dû se plier à une décision de justice et restituer Gustavo Petro dans ses fonctions : « Mon devoir, en tant que président de la République, est de respecter la loi et de me plier aux décisions des juges  », a déclaré Juan Manuel Santos après avoir signé un décret ordonnant la réintégration immédiate de Gustavo Petro à la tête de la mairie de Bogota, rapporte la BBC.

Manœuvre politique ?

A quelques mois du scrutin présidentiel – qui se déroulera le 25 mai prochain – cette sanction de Juan Manuel Santos envers le maire de la capitale de 7 millions d’habitants était perçue pour certains comme une manœuvre politique pour gagner des voix à droite : « En destituant Gustavo Petro, il réaffiche une fermeté vis-à-vis de la gauche en lançant un message à l’électorat d’Alvaro Uribe, à deux mois des élections présidentielles » observe ainsi Michel Gandilhon.

Elu maire de Bogota en octobre 2011, l’ex-guérillero du M-19 s’était reconverti avec succès en politique, faisant de la lutte contre la corruption son cheval de bataille. Amnistié après la dissolution du M-19 en 1990, il a été le premier ex-guérillero à occuper un poste clé sur la scène politique colombienne.

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