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Le Quai d’Orsay rafle le Commerce extérieur, un portefeuille stratégique

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C’est le premier couac de l’équipe Valls. Après deux jours de polémique, Matignon a tranché, jeudi 3 avril : le Commerce extérieur quittera le giron de Bercy et sera rattaché au Quai d’Orsay. Une première sous la Ve République. Tout commence mercredi, quelques heures après la nomination du nouveau gouvernement. Arnaud Montebourg (Economie) et Laurent Fabius (Affaire étrangères) revendiquent tous les deux le portefeuille par voie de dépêches AFP.

Jeudi soir, l’ancien Premier ministre de Mitterrand – qui a fait de la «diplomatie économique» un des fers de lance de sa politique – se dit désormais «patron du Commerce extérieur et du Tourisme». Une information confirmée dans la foulée par l’entourage de Manuel Valls, ajoutant que «les décrets préciseront les modalités de collaboration entre le ministère des Affaires étrangères et le ministère de l’Economie».

Serrer les dents

Ce bras de fer a poussé Bercy à reporter sine die la passation de pouvoir avec l’ex-titulaire du portefeuille, Nicole Bricq. L’identité de la personne qui lui succèdera devrait être dévoilée, comme la dizaine de secrétaires d’Etat qui complèteront le gouvernement, la semaine prochaine. Le nom de Fleur Pellerin, ex-ministre à l’Economie numérique, est évoqué, mais Laurent Fabius s’est refusé à tout commentaire.

De son côté, Arnaud Montebourg n’a plus qu’a serrer les dents. Car la question du Commerce extérieur est tout sauf secondaire, la conquête de marché à l’export étant un indicateur de la compétitivité française. En plus des douanes, la très stratégique direction générale du Trésor pourrait glisser de la tutelle de Bercy à celle du Quai d’Orsay.

Négociations

L’Hexagone a enregistré un déficit commercial (différence entre les exportations et les importations) de 61,2 milliards d’euros en 2013, contre 67 milliards en 2012 (-9%), selon les chiffres annoncés en février par Nicole Bricq. Les exportations ont fléchi de 1,3% l’an passé, et les importations se sont repliées de 2,3%. Une diminution en grande partie due à la baisse de la facture énergétique.

Les exportations françaises ont continué de progresser en direction des Etats-Unis (+1,5%), mais elles sont en repli (-0,7%) dans l’Union européenne. «2014 est une année charnière, celle de la reprise et du rebond», avait commenté Nicole Bricq. Son successeur devra notamment s’impliquer dans les négociations du futur traité de libre échange transatlantique, que l’UE prépare avec son partenaire américain depuis le mois de juin.

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