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Par solidarité avec un étudiant, les Vénézuéliens se dénudent sur Twitter

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Sous le slogan  «Mieux vaut être nu que…», des centaines de Vénézuéliens entendent dénoncer la violence dont a été victime un groupe d’étudiants à l’Université Centrale du Venezuela (UCV) à Caracas, le 3 avril dernier, en postant des photos d’eux dénudés.

Les twittos vénézuéliens se mettent à nus

Rassemblés pour aller manifester contre le chômage et les pénuries qui frappent le pays, les étudiants ont été bloqués par les forces de police et la garde nationale, puis encerclés par des manifestants pro-Maduro qui avaient intégré le campus de l’université. Bilan : sept blessés et un étudiant dévêtu en pleine rue, comme le prouve la vidéo ci-dessous filmée par le journaliste Jesús Alberto Medina Ezaine.

Ricardo Cie, vice-président d’une agence publicitaire, a alors eu l’idée de photographier quinze de ses collègues nus en guise de soutien au jeune étudiant, rapporte le site Slate. Aussitôt, des dizaines de twittos ont repris l’idée en se mettant à nu sur le site de microblogging.

Dialogue entre le gouvernement et l’opposition

Depuis le mois de février, le Venezuela est secoué par une violente crise sociale, la plus importante qu’ait connu le président vénézuélien Nicolas Maduro depuis le début de son mandat, en avril dernier. Pour apaiser les tensions,  le chef d’Etat avait annoncé, à la fin du mois de février, la mise en place d’un dialogue national, boycotté par le leader de l’opposition, Henrique Capriles.

Après des semaines de manifestations antigouvernementales, les chefs de la Table de l’unité démocratique (MUD), principale coalition de l’opposition, et le gouvernement vénézuélien ont finalement dialogué, jeudi 10 avril, au palais présidentiel de Miraflores en présence d’observateurs étrangers, laissant présager le début d’une accalmie. 

« Les jeunes sentent qu’ils n’ont pas d’avenir »

« Les forces gouvernementales agissent dans les rues, en interpellant toutes les personnes qui circulent. expliquait à JOL Press Gustavo Paniz,  27 ans, dirigeant du parti pour la jeunesse Un Nuevo Tiempo (UNT) – partie intégrante de la Table de l’unité démocratique (MUD), principale coalition de l’opposition, victime de la répression policière en mars dernier. Depuis un mois et demi, les manifestations ont fait 30 morts et 1500 prisonniers. Chaque jour, de nouvelles enquêtes font état de violations des droits de l’homme avec des cas de détenus qui ont été battus et torturés, d’autres cas encore plus scandaleux comme ce garçon qui a été violé avec un fusil d’assaut par un agent de la Garde civile bolivarienne, ou encore celui de cette manifestante frappée avec un casque jusqu’à tomber inconsciente au milieu des manifestations  ».

« Les manifestants, essentiellement des jeunes, sentent qu’ils n’ont pas d’avenir si le Venezuela continue avec ce modèle : un pays où la vie n’a pas de valeur, où l’échec du modèle économique a conduit à la faillite, où les taux de chômage atteignent des sommets dans un pays rongé par la corruption et l’inflation » a-t-il encore expliqué. 

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