Site icon La Revue Internationale

Philae: un robot français va se poser sur une comète de Jupiter

[image:1,l]

Cela fait dix ans qu’il voyage à bord de la sonde européenne Rosetta, en direction de la comète Churyumov-Gerasimenko. Le 14 et 15 avril, le robot Philae, qui atterrira le 11 novembre prochain sur la comète, a livré ses premières images, en direct de l’espace, entre la ceinture d’astéroïdes et Jupiter. Les photos ont mis trente minutes à arriver sur Terre.

« Prises par la caméra CIVA, elles permettent de voir, depuis l’atterrisseur, les grands panneaux solaires déployés dans le noir de l’espace, à plus de 600 millions de kilomètres de la Terre » indique La Dépêche du Midi. « Si elles n’apportent rien sur le plan scientifique, ces photos sont la preuve que tout fonctionne encore sur la sonde, dix ans après son lancement, trois mois après son réveil (Rosetta avait été mise en hibernation électronique pendant 957 jours) », précise le quotidien.

Une équipe toulousaine derrière le robot

La sonde est suivie par une équipe de scientifiques du Centre national des études spatiales à Toulouse (CNES), qui ont testé la plupart des dix instruments installés à bord du robot Philae. « On a actionné sur quelques millimètres la foreuse qui creusera dans le sol de la comète, l’appareil qui mesurera le magnétisme, tout est en ordre », a notamment déclaré Jean-François Fronton, l’un des ingénieurs de l’équipe.

Rosetta, qui aura parcouru 600 millions de kilomètres en dix ans pour rejoindre la comète, devrait commencer à « freiner » en juin et les premières informations scientifiques devraient être livrées en juillet. Début août, la sonde se rapprochera de la comète avant de se placer en orbite autour de son noyau. L’équipe du centre spatial de Toulouse choisira ensuite l’endroit le plus adapté pour faire atterrir le robot.

« On sait peu de choses sur ces comètes »

« Tous les paramètres nécessaires à un atterrissage dans de bonnes conditions sont aujourd’hui inconnus ! Nous ne connaissons que la taille de cette comète, 4 kilomètres de diamètre, et une vitesse de rotation sur elle-même en douze heures », a indiqué Philippe Gaudon, chef de projet pour l’équipe française. Les ingénieurs n’auront que trois mois pour trouver un site d’atterrissage adapté.

« On sait peu de choses sur ces comètes composées à 80% de glace d’eau, […] mais on a découvert qu’elles renfermaient du carbone sous forme de macromolécules extrêmement noires datant de la naissance du système solaire », a expliqué Jean-Pierre Bibring, un des responsables scientifiques français du programme de recherche qui mobilise quatre équipes européennes. « Leur analyse peut permettre de comprendre les processus d’où la vie a pu découler », a-t-il ajouté.

Quitter la version mobile