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Quels sont les différents courants de l’islam?

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Quatre courants sont reconnus par la déclaration de La Mecque en 2005 (Crédits: shutterstock.com)

« Quelles valeurs pour une société en mutation ? L’homme, la famille et le vivre-ensemble ». Tel est le thème retenu cette année à l’occasion de la 31ème rencontre annuelle des musulmans de France au Parc des expositions du Bourget organisée par l’Union des organisations islamiques de France, du vendre 18 au lundi 21 avril. Mais ces valeurs sont-elles communes à tous les musulmans ? Partagent-ils tous la même vision de l’islam ?

Les premières divergences ont vu le jour après la mort du prophète Mahomet. Ne parvenant pas à se mettre d’accord sur la gestion du monde et du partage du pouvoir, les musulmans ont apporté plusieurs réponses et ces diverses réponses ont formés les différents courants de l’islam.

A la recherche d’un héritier pour le prophète

Les quatre courants reconnus par la déclaration de La Mecque en 2005 sont le sunnisme qui rassemble plus de 85 % des musulmans du monde, le chiisme qui représente plus de 10 % des musulmans, le zaïdisme qui comprend environ 8 millions de croyants et l’ibadisme, avec environ cinq millions de fidèles.

« Les chiites et les sunnites sont issus de groupes qui, après la mort de prophète Muhammad, ne se sont pas accordés sur sa succession », explique Sabrina Mervin, chercheuse au CNRS et spécialiste de la question chiite, pour JOL Press. « Très schématiquement, pour les chiites, elle revient de droit aux imams, divinement désignés parmi les descendants du prophète par sa fille Fâtima et son cousin Ali. Alors que ceux qui allaient devenir les sunnites ont élu des califes parmi les compagnons du prophète. »

Et d’ajouter : « Il en résulte des doctrines différentes sur l’autorité : ainsi, l’imamat fait partie des fondements de la religion chez les chiites qui vouent amour et dévotion aux imams et à la famille du prophète. D’autres divergences portent sur des questions plus ou moins minimes, qui concernent les pratiques, des questions de droit islamique, ou de théologie. »

Divergences de fond

Les sunnites possèdent en plus du Coran la « sunna » comme livre de référence. Ce livre retranscrit la vie du prophète sous forme de préceptes à respecter dans la vie d’un musulman. Les chiites suivent les hadiths de Mahomet. Un hadith est une communication orale du prophète de l’islam Mahomet et par extension un recueil qui comprend l’ensemble des traditions relatives aux actes et aux paroles de Mahomet et de ses compagnons. Par ailleurs, les sunnites pensent que le prophète Mahomet n’était pas infaillible et a commis des péchés lorsqu’il était sur terre, ce que refusent les chiites pour qui Mahomet a été conçu sans péché.

Sue le plan politique, les sunnites n’accordent aucune importance dans la séparation du politique et du religieux, un chef d’Etat peut donc être le chef des croyants. Chez les chiites, le commandeur des croyants est une personne totalement séparée du monde civil et politique.

Ces différents courants dans le monde

Si les sunnites sont répandus en Afrique du Nord, en Libye et en Égypte, en Arabie saoudite, en Syrie et en Irak, au Pakistan, en Indonésie, ou encore en Afrique noire, les chiites sont majoritaires en Azerbaïdjan, à Bahreïn, en Iran, en Irak, et constituent la communauté musulmane majoritaire au Liban.

Le zaïdisme est exclusivement présent au Yémen, dont ils constituent environ la moitié de la population. Dans cette branche du chiisme, les adeptes reconnaissent Zaïn comme cinquième et dernier imam. Quant à l’ibadisme, c’est le courant dominant du sultanat d’Oman. L’islam, chez les ibadites, est une croyance dans le cœur et dans les gestes, un témoignage verbal appelant à la croyance et aux bonnes œuvres, une pratique du bien. On retrouve quelques ibadites à Zanzibar et dans quelques régions de Libye, d’Algérie comme la région du Mzab et de Tunisie.

Les courants islamistes

Mais certains courants, dans l’islam cherchent à étendre la domination islamique à travers le monde. Selon le wahhabisme, par exemple, un mouvement politico-religieux saoudien, l’islam devrait être ramené à sa forme originelle qu’il définit selon l’interprétation littérale et non interprétative du Coran et des hadiths. Ces islamistes prêchent l’extrémisme dans le dogme et la violence dans l’action.

Autre courant radical : le salafisme, un mouvement sunnite qui revendique un retour à l’islam des origines, fondé sur le Coran et la Sunna. Les salafistes « quiétistes », les plus nombreux, recherchent la purification de la religion et l’éducation des musulmans et rejettent toute implication politique. Mais il existe aussi des salafistes dits « révolutionnaires » qui prônent le djihad armé. Ces derniers cherchent à renverser les États des pays musulmans pour instaurer un État islamique par la force.

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