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Tour du monde à la voile, en solitaire et… sans appareil électronique !

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Le 21ème siècle n’est pas celui de la technologie pour tout le monde. Il existe des hommes qui résistent encore, et toujours, à l’e-envahisseur. Yvan Bourgnon est de ceux-ci. Il a la mer dans le sang. Les embruns sont son oxygène et son teint s’est hâlé sous le feu du soleil brûlant des mers tropicales.

Pour son départ le 5 octobre dernier, le marin a choisi un port mythique pour tout navigateur : Les Sables d’Olonne. Lui qui n’a jamais pris le départ du Vendée Globe s’est élancé il y a six mois pour un tour du monde un peu spécial. A bord d’un petit catamaran de sport de 6m30, non habitable, accompagné du Français natif de Pointe-à-Pître (Guadeloupe) Vincent Beauvarlet. Mais ce dernier abandonne fin novembre, laissant Yvan Bourgnon seul. Mais la solitude n’est pas de taille à abattre un homme qui a multiplié les records à la voile, en solitaire comme en équipage.

Une navigation « à la polynésienne »

Sans assistance aucune, sans instruments de navigation hormis un traditionnel sextant (instrument de mesure de position via les angles par rapport aux astres), sans GPS. Seulement dotés d’un téléphone satellitaire pour les cas d’urgence, ils naviguent en se servant de cartes sur papier. A l’ancienne.

A mi-parcours, le skipper suisse vient d’accomplir l’étape la plus longue de son périple, entre l’archipel des Galapagos et les Îles Marquises. Pour une fois, le Pacifique a mérité son nom, et a laissé en paix le courageux marin, flottant sur une petite coquille de noix.

Yvan Bourgnon fait aujourd’hui escale en Polynésie française, à Papeete, principale ville de Tahiti. Une escale doublée d’une séquence émotion, puisque son frère, qu’il n’a pas vu depuis six ans, est venu l’accueillir en mer, et l’accueille durant une semaine. Entre deux férus de grand large et de compétition nautique, on se comprend, sans parfois communiquer des années durant…

Dans le sillage d’Alain Bombard

L’aventure n’est pas sans rappeler celle du biologiste français Alain Bombard. Dans une optique différente, le défi était similaire : traverser l’Atlantique à bord d’un simple canot pneumatique, sans aucune technologie moderne. Histoire d’en savoir un peu plus sur ce que l’homme a dans le ventre lorsqu’il s’agit de survivre sans réserves de nourriture, ni d’eau.

Yvan Bourgnon, lui, continue sa course effrénée à travers le globe. Peut-être livrera-t-il, à son tour un carnet de bord de ses exploits, qui prendra aisément sa place aux côtés des récits d’Yves Parlier ou de « Naufragé volontaire », le mythique journal d’Alain Bombard. Une place dans le théâtre des épopées humaines, au Panthéon des derniers aventuriers.

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