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Virus Ébola: «Le risque de propagation en France est faible»

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JOL Press : Quand est-ce que le virus Ébola a éclaté pour la toute première fois ? Comment le virus se diffuse-t-il ?
 

Pr Didier Hober : C’est en 1976 que le virus Ebola s’est manifesté pour la première fois. Ebola est le nom d’une rivière de la République Démocratique du Congo.  Le virus sévit en Afrique, il infecte des animaux, des singes, notamment les chimpanzés et les gorilles et des antilopes. Le virus peut être transmis lors de la manipulation d’animaux infectés vivants ou morts. Le virus est présent dans le sang et dans les liquides biologiques, il se transmet à la faveur de contacts avec le malade. La transmission du virus peut survenir à l’occasion des soins prodigués aux malades. Lors de la toilette funéraire ou de contacts avec le défunt, les familles sont exposées à un risque de contamination par le  virus.

JOL Press : Comment se manifeste-t-il ?
 

Pr Didier Hober : L’infection par ce virus provoque une fièvre qui s’accompagne de signes tels que fatigue, douleurs, maux de tête et de gorge, perte d’appétit. Au bout de quelques jours, peuvent survenir des vomissements diarrhées, éruptions cutanée, et dans certains cas  des hémorragies interne ou externes  (au niveau des conjonctives de l’œil par exemple).

JOL Press : L’OMS a tiré la sonnette d’alarme. Pourquoi cette épidémie de la fièvre Ebola en Afrique occidentale est « plus effrayante » que les épidémies précédentes ?
 

Pr Didier Hober : Ce virus a déjà fait parler de lui à plusieurs reprises dans certains pays d’Afrique centrale et subsaharienne. Aujourd’hui, le virus apparaît de façon inattendue en Afrique de l’Ouest. Les derniers relevés font état de 157 cas dont 101 mortels recensés en Guinée Conakry où l’épidémie a débuté, 21 cas au Libéria dont 10 mortels. Des personnes décédées en Sierra Leone pourraient également avoir contracté la maladie en Guinée, comme ces 9 cas suspects au Mali qui doivent encore être confirmé. Il y a donc un nombre de cas important, avec un taux de mortalité élevé et une diffusion du virus dans les Etats voisins.

JOL Press : Aujourd’hui, aucun traitement n’existe pour la fièvre Ebola ?
 

Pr Didier Hober : Il n’existe pas de traitement. Il faut limiter le contact avec les sujets malades de manière à restreindre les possibilités de transmission d’un individu à un autre individu. Une protection renforcée du personnel soignant est nécessaire. En cas de décès du patient, le corps doit être manipulé avec précautions.  

JOL Press : Est-ce que le virus pourrait se propager jusqu’en France ?
 

Pr Didier Hober : Le risque est jugé très faible. Jusqu’à présent, il n’y a pas eu de cas d’infection à virus Ebola en dehors de l’Afrique depuis que ce virus s’est manifesté pour la première fois en 1976 sur ce continent.  

JOL Press : Comment les autorités françaises essaient de limiter les risques de propagation ?
 

Pr Didier Hober : Cela passe par une surveillance dans les aéroports, et par la mise en œuvre de mesures pour renforcer le système sanitaire  sur place, et une sensibilisation des populations des pays d’Afrique concernées afin de limiter la propagation du virus. Il est également nécessaire d’isoler les malades avec des mesures d’hygiène très stricte pour réduire les risques de contamination.  

Propos recueillis par Louise Michel D. pour JOL Press

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Pr Didier Hober, Faculté de Médecine Université Lille 2, CHRU de Lille

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