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Bucarest: La route anti-corruption d’Eugen Istodor

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JOL Press: Comment est née l’idée d’une « route contre la corruption » à Bucarest ? Quel est son but ?
 

Eugen Istodor : L’idée de cette balade touristique est née dans le cadre du festival One World Romania, organisé à Bucarest pour la première fois en 2008. Il s’agit d’un circuit à travers la ville de Bucarest pour montrer aux participants les endroits où les actes de corruption se déroulent: cela va du domicile de l’ancien premier ministre Adrian Nastase au palace de Gigi Becali, homme d’affaires corrompu : tous deux en prison aujourd’hui.

JOL Press : Le même concept existe à Valence, pensez-vous que ces routes puissent se développer au niveau européen ?
 

Eugen Istodor : En effet, développer ces circuits à l’échelle européenne serait une bonne chose, mais nous manquons pour l’instant de liens entre les pays. Nous parlons souvent de cohésion en Europe, mais nous nous arrêtons à la théorie…Car en pratique, il n’y a pas de plateforme citoyenne qui permettait aux pays membres d’avoir une voix commune.

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JOL Press: La corruption est-elle un problème endémique en Roumanie ?
 

Eugen Istodor : Oui, en Roumanie, la corruption est présente à tous les niveaux: vous devez payer pour avoir un meilleur médecin, une meilleure école, un meilleur travail. En politique, il suffit de payer pour devenir député.

JOL Press: Pensez que la lutte contre la corruption passe par une prise de conscience citoyenne ?
 

Eugen Istodor : La conscience citoyenne est seulement une partie de la lutte contre la corruption : il faut d’abord mettre en place une démocratie basée sur une nouvelle classe politique, avec la mise en œuvre de lois, dans un environnement favorable à la classe moyenne et aux entreprises. Malheureusement, ce rêve est encore loin, et ce malgré notre appartenance à l’Union européenne.

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L’entretien avec le journaliste Eugen Istodor a été réalisé par email

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