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Cliven Bundy est en guerre contre le gouvernement fédéral. Crédit: Shutterstock
À cheval avec son drapeau américain, Cliven Bundy représente le cliché du cowboy américain tel que nous l’imaginons : il habite dans le Nevada, a des troupeaux de vaches, adore les armes, déteste le gouvernement et est raciste.
Depuis quelques semaines, la presse et les politiques se déchainent autour de son cas.
Pour comprendre, il faut revenir en arrière.
Illégitimité du gouvernement
En tant qu’éleveur, Cliven Bundy doit faire paître son bétail. Le problème, c’est qu’il le fait depuis une vingtaine d’années sur des terres que le gouvernement fédéral américain a déclaré zone protégée en 1993, à cause d’une espèce de tortue en danger.
Il est donc condamné à payer une amende s’élevant à 1,1 million de dollars (à peu près 800 000 euros), qu’il refuse de régler.
Car Bundy fait partie de ces Américains qui ne reconnaissent pas le gouvernement fédéral comme une autorité légitime. Pour lui, seul l’Etat du Nevada est souverain.
Le Bureau of Land Management (BLM, agence fédérale chargée de la gestion des territoires), devant le refus de Bundy de régler ses comptes, n’a donc pas d’autre choix que de saisir son bétail.
Un vrai western spaghetti
Le 5 avril dernier, des centaines de manifestants venus de tout le pays se rassemblent pour protester contre la confiscation. La situation dégénère, une milice armée menace les agents et plusieurs personnes sont arrêtées.
Une semaine plus tard, ils sont plus de 1 000 hommes armés et Bundy exige du shérif de la ville que sont bétail lui soit restitué ainsi que le départ des agents de la BLM de sa propriété.
Une fois n’est pas coutume, les autorités fédérales obtempèrent et se justifient en invoquant des raisons de sécurité.
Un vrai scénario de film hollywoodien, où l’autorité du shérif n’est pas vraiment respectée.
De nombreux hommes politiques, conservateurs et républicains, se sont saisis de l’affaire. Ils ont érigé Cliven Bundy en héros de la mouvance antifédéraliste toujours très présente aux Etats-Unis, principalement dans les États du Sud et du Midwest.
Le héros raciste
Mais les choses se sont gâtées quand une vidéo de leur héros a commencé à circuler sur Internet. On y voit Bundy expliquer que « [les Afro-américains] font avorter leurs enfants, mettent leurs jeunes en prison, parce qu’ils n’ont jamais su apprendre à ramasser du coton. Ils étaient plus heureux quand ils étaient esclaves.»
Une référence aux champs de coton où travaillaient les esclaves jusqu’à l’abolition de l’esclavage en 1865.
Les sénateurs Rand Paul et Dean Heller, qui faisaient partie de ses principaux soutiens, se sont rapidement désolidarisés.
Malgré les accusations de racisme suite à la diffusion de la vidéo, la plupart de ceux qui étaient venus le défendre physiquement dans son ranch face aux autorités sont toujours présents.
Ils refusent catégoriquement de partir tant que Bundy en personne ne leur aura pas fait la demande.
La vidéo de Cliven Bundy expliquant ce qu’il pense des Afro-américains: