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«Fair-play financier»: le PSG ne joue pas le jeu

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Match PSG-Ukraine (Crédit : Shutterstock.com)

Le fair-play financier lancé en 2011 par Michel Platini, Président de l’UEFA (Union of European Football Associations) depuis 2007, a pour objectif d’éviter le recours à l’endettement par les clubs de football professionnel jouant à l’échelle européenne. Grossièrement, il interdit aux clubs de dépenser plus d’argent qu’ils n’en génèrent.

« Pour être précis, les clubs peuvent dépenser jusqu’à 5 millions EUR de plus que ce qu’ils gagnent par période d’évaluation (trois ans). Et leurs pertes peuvent même dépasser ce seuil jusqu’à une certaine limite, si elles sont entièrement couvertes par une contribution ou un paiement direct par le(s) propriétaire(s) du club ou une partie liée.

 Cette limite est la suivante :
– 45 millions EUR pour les saisons 2013/14 et 2014/15 ;
– 30 millions EUR pour les saisons 2015/16, 2016/17 et 2017/18.

Cette limite sera encore abaissée par la suite, mais le montant exact n’a pas encore été fixé.

Afin de promouvoir les investissements dans les stades, les installations d’entraînement et le développement du secteur junior, ces frais sont exclus du calcul du résultat relatif à l’équilibre »

(Extrait de l’article sur le fair-play financier) 

Si le recours à l’endettement a plus ou moins toujours été d’usage dans le monde du football professionnel européen, son ampleur est devenue quelque peu inquiétante depuis le début des années 90, note le chercheur Bastien Drut dans son article.Mais il faut attendre 2010, que l’endettement des clubs professionnels de première division en Europe atteigne les 8,4 milliards d’euros pour que l’UEFA décide de prendre les choses en main. Le fair-play financier naît. Sa raison d’être fait aujourd’hui encore débat…

Le PSG à l’écoute de Platini ?

Il semblerait que les dirigeants qataris du PSG aient en effet suivi les bons conseils de Michel Platini. Ce dernier rétorquait en août 2012, à ceux qui lui demandaient comment le PSG allait jouer face au fair-play financier : «  C’est à eux, dirigeants, de se montrer créatifs ».

Et voilà que par un tour de passe-passe, le PSG signe en décembre 2012 un « contrat d’image’ » avec Qatar Tourism Authority à effet rétroactif. Selon Le Parisien-aujourd’hui-en-France, il est estimé à une somme allant de 125 millions d’euros pour la saison 2012/2013 à 200 millions d’euros en 2015/2016 et ce, en échange de la promotion du Qatar au pays de la baguette.

L’heure de la sanction a sonné

Ledit contrat d’image passé par le PSG était loin d’être dans les plans de l’UEFA. Et pourtant, nous voilà en mai 2014, les sanctions promises par l’UEFA à ceux qui n’auront pas respecté ses dires vont bientôt tomber… Le fait est que l’alternative utilisée par le club parisien, si elle n’est pas punie par l’UEFA, risque d’en énerver plus d’un. Clubs, sponsors et supporters des clubs adversaires pourraient bien se sentir lésés face à une concurrence aussi déloyale. Car il est vrai qu’un partenariat de la sorte est difficilement assimilable à un banal contrat de sponsoring. La question du respect des règles de concurrence prend alors tout son sens.

Qu’adviendra-t-il de ce partenariat hors norme ? L’UEFA, qui devait rendre son verdict jeudi 1er mai, a finalement décidé de se laisser un peu de temps. Pour le moment, la seule assurance que nous puissions avoir est qu’il n’y aura pas d’exclusion européenne cette saison. Quant aux sanctions, certains parlent de la mise en place d’un pourcentage sur les revenus hors-sponsors, mettant fin au partenariat doré du PSG.

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