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Festival de Cannes 2014 – Décryptage de la Sélection Un Certain Regard

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Un Certain Regard est une section de la sélection officielle du Festival de Cannes. Créée en 1978, elle présente en parallèle de la Compétition des films atypiques ou des réalisateurs encore peu connus. Thierry FRÉMAUX l’a ainsi décrite comme une « contre-programmation de la sélection officielle », non sans esprit mutin. Un Certain Regard offre cinq prix, dont le prix Un Certain Regard, décerné en 2013 à L’image manquante du cinéaste cambodgien Rithy PANH.

Cette année, dix-neuf films sont en compétition. Sept premiers longs-métrage seront présentés, dont le film d’ouverture ; Party Girl du trio de jeunes cinéastes Samuel THEIS, Claire BURGER et Marie AMACHOUKELI. Les français Mathieu AMALRIC et Pascale FERRAN, ainsi que l’allemand Wim WENDERS figurent parmi les réalisateurs les plus connus. On remarque le caractère international de la sélection, qui mêle notamment cinéma argentin (Lisandro ALONSO), espagnol (Jaime ROSALES), hollandais (Robert de HEER), suédois (Ruben OSTLÜND) ou encore coréen (Joo-Ri JUNG). Avec sept réalisatrices sélectionnées, Un Certain Regard fait un peu mieux que la Compétition (deux réalisatrices) en termes de parité.

Si la composition du jury est encore inconnue, on sait qu’il sera présidé par le réalisateur et producteur argentin Pablo TRAPERO.

L’Artichaut vous propose un décryptage de la sélection Un Certain Regard, film par film, dans leur ordre alphabétique.

 

Ouverture : Party Girl, de Marie AMACHOUKELI

 

Marie AMACHOUKELI est une réalisatrice française née en 1979. Diplômée d’un DEA d’Histoire, elle suit finalement la formation du département scénario de la FEMIS. Elle en sort diplômée en 2007. L’année suivante, elle participe à l’écriture et à la mise en scène du film de Claire BURGER et Samuel THEIS Forbach, second prix de la Cinéfondation pour les courts-métrages au Festival de Cannes. En 2009, et toujours en collaboration avec Claire BURGER, leur film C’est gratuit pour les filles obtient le César du meilleur court-métrage. Ensemble, le trio de Forbach réalise son premier long-métrage avec Party Girl, librement inspiré d’Angélique, entraineuse de boîte de nuit âgée de 60 ans, et mère de Samuel THEIS. Plus précisément, l’intrigue du film s’axe sur le moment où cette dernière accepte, sur un coup de tête, de se marier à l’un de ses fidèles clients. Rendez-vous donc le 15 Mai prochain pour sa projection en ouverture d’ « Un Certain Regard ».

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 Angélique, entraineuse de boîte de nuit de 60 ans, dans Party Girl, de Marie AMACHOUKELI

(Source : http://www.passion-cinema.com)

 

  Jauja de Lisandro ALONSO  

Le réalisateur argentin Lisandro ALONSO, dont les films sont souvent de facture radicale et poétique, est un habitué de Cannes. Il faisait partie de la sélection Un Certain Regard en 2001 avec La Libertad, son premier long métrage, et de la Quinzaine des Réalisateurs en 2004 et 2006 pour Les deux morts et Ghost. Trois ans après son dernier long-métrage, Liverpool (2011), il revient ici avec un film qui marque le passage entre le passé, le présent et un espace-temps mental, à travers un voyage entre le Danemark et l’Argentine – on y verra notamment l’acteur Viggo MORTENSEN (Portrait de femme, L’impasse, Meurtre parfait)

 

Lisandro ALONSO sur le tournage de Jauja

 (Source : http://www.clarin.com)

 

  La chambre bleue de Mathieu AMALRIC

Acteur et réalisateur français incontournable, Mathieu AMALRIC était déjà présent à Cannes en 2013, dans Vénus à la fourrure de Roman POLANSKI et Jimmy P. de Georges DEVEREUX, tous deux en compétition officielle. Il porte ici la double-casquette de réalisateur-acteur, pour adapter le roman policier La chambre bleue écrit par Georges SIMENON dans un film éponyme où il jouera accompagné de Léa DRUCKER. Ce récit « fulgurant », selon Thierry FRÉMAUX, d’un amour adultérin qui vire au crime a toutes les chances d’être remarqué. D’autant que Mathieu Amalric a déjà été primé à Cannes ; Tournée a reçu en 2010 le prix de la mise en scène en Compétition officielle.

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 L’une des premières images du film

(Source : http://i1.wp.com/publikart.net)

 

  L’incomprise, d’Asia ARGENTO

Asia ARGENTO, fille du maitre du cinéma érotico-horrifique italien Dario ARGENTO, a d’abord été reconnu en tant qu’actrice. C’est à ce titre qu’elle fréquente Cannes, dès 1993 au côté de son père, puis en 2006 en tant que membre du casting de Transylvania de Tony GATLIF. Lors de la 60° édition du Festival, elle joue dans trois films présentés en compétition officielle. En 2008, elle y est à nouveau présente, dans le film De la Guerre, de Bertrand BONNELLO, lui aussi présent de façon régulière sur la croisette ces dernières années. En 2009, elle est membre du jury du Festival, sous la direction d’Isabelle HUPPERT. En parallèle à sa carrière d’actrice Asia ARGENTO réalise plusieurs longs-métrages depuis le début des années 2000, dont Scarlet Diva (2000), et Le livre de Jérémie (2004). Avec la sélection de son nouveau film, L’incomprise, pour « Un Certain Regard », la jeune femme est donc pour la première fois plébiscitée à Cannes en tant que réalisatrice. Les informations en lien avec le synopsis de L’incomprise sont, pour le moment, pour le moins lacunaires : Aria a neuf ans et un rêve : être aimée de ses parents. Charlotte Gainsbourg, autre habituée du tapis rouge cannois, incarne la mère de cette petite fille. Les talents d’actrice de cette dernière étant largement reconnus par la critique, elle a toutes ses chances d’être directement en lice pour l’obtention du prix d’interprétation féminine d’ « Un Certain Regard ».

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Charlotte GAINSBOURG interprète la mère d’Aria, fillette désespérément en recherche de l’amour de ses parents, dans L’incomprise, d’Asia ARGENTO

(Source : http://paradisfilms.com)

 

  Titli, de Kanu BEHL  

Kanu BEHL est un réalisateur indien. Diplômé de Cinéma, il participe en 2007 au « Talent Campus » du Festival de Cinéma berlinois « La Berlinale ». La même année, son documentaire An Actor Prepares est sélectionné dans le cadre du festival français « Cinéma du Réel ». Il continue de produire et de réaliser, par la suite, des documentaires. Titli est le premier film sur lequel il travaille en son nom seul. L’histoire prend place dans la « face cachée » de Delhi, où Titli, le plus jeune membre d’une violente confrérie de car-jacking, tente d’échapper au business familial. À son sujet, le producteur de Titli dit de ce dernier qu’il est directement centré sur la problématique du patriarcat, ce qui rend à la fois son propos très personnel mais aussi profondément universel. Le résultat s’intègre parfaitement dans la lignée de l’extravagance propre au cinéma « Bollywood », tout en s’inscrivant dans l’avant-garde du nouveau cinéma indien. Le long-métrage est en compétition pour la Caméra d’Or dans le cadre d’  « Un Certain Regard », qui récompense le meilleur premier film de tout le Festival.

La bande organisée fraternelle de Titli, de Kanu BEHL

(Source : http://moifightclub.files.wordpress.com)

 

  Eleanor Rigby, de Ned BENSON

Eleanor Rigby est le premier long-métrage de Ned BENSON, new-yorkais d’origine et diplômé de l’Université de Columbia. Il est l’auteur de trois courts-métrages, dont Four Lean Hounds (2003). Eleanor Rigby n’étant pas encore sorti en salles, c’est une version condensée de deux heures qui sera présentée dans la sélection officielle « Un Certain Regard ». Ce film raconte l’histoire d’un couple marié, formé d’Eleanor, interprétée par Jessica CHASTAIN (The Help, Zero Dark Thirty) et Connor, joué par James McAVOY (Atonement, The Last King of Scotland) confronté à la mort de leur enfant. Tous deux le vivront de différentes manières, Eleanor laissant exploser sa peine au grand jour par la distance et la dépression, tandis que Conor tente d’intérioriser la sienne. Originellement titré The disappearance of Eleanor Rigby, le film est destiné à être divisé en deux volets. Le premier, Him, se place du point de vue de Connor, et le second, Her, du point de vue d’Eleanor. Si l’on ne peut s’empêcher de penser à la chanson culte des Beatles, cette dernière n’est cependant pas présente dans la bande originale du film. Selon le réalisateur, dans une interview donnée au magazine Rolling Stone, le choix de nommer d’après celle-ci l’un des personnages principaux de son long-métrage est directement inspiré de ses propres souvenirs d’enfance, lorsque ses parents écoutaient les Beatles lors de trajets en voiture. Pour Ned BENSON, « Eleanor Rigby » exprime avec force ce « sentiment générationnel qu’est la solitude ». Il n’en reste pas moins que la musique tient une place de choix dans sa construction narrative. Eleanor Rigby a été diffusé une première fois comme un film « en cours d’élaboration » au Festival International de Film de Toronto en 2013, où il avait été particulièrement remarqué. Reste à voir si un accueil aussi favorable sera dédié à sa version quasi-finale lors de sa projection à Cannes.

Connor et Eleanor, couple mis à l’épreuve par la mort de son enfant dans Eleanor Rigby, de Ned BENSON

(Source : http://exclaim.ca)

 

  Bird People de Pascale FERRAN

Déjà attendu à Cannes en 2013, Bird People raconte la rencontre improbable entre un ingénieur américain et une femme de ménage dans un hôtel international proche de Roissy. Alors que le premier décide changer le cours de sa vie, l’existence de la deuxième bascule à la suite d’un événement surnaturel. Ce qui s’annonce être un drame fantastique intrigant verra jouer Josh CHARLES, acteur américain de série (The Good Wife) ou encore Mathieu AMALRIC. Huit ans après son dernier film, Lady Chatterley (César du meilleur film en 2007), Pascale FERRAN est très attendue. Souvent comparée à Alain RESNAIS pour son ambition stylistique et sa finesse psychologique, elle a notamment remporté la Caméra d’or à Cannes en 1994 pour son premier long métrage, Petits arrangements avec les morts.

(Source : http://fr.web.img3.acsta.net)

 

  Lost River, de Ryan GOSLING

C’est aussi pour un premier film que concourt Ryan GOSLING dans « Un Certain Regard ». À cette occasion, il se rendra pour la première fois à Cannes en tant que réalisateur. On l’avait découvert une première fois sur la croisette en tant qu’acteur lors de l’édition 2011 du Festival. Il tenait alors le rôle principal du film Drive, de Nicolas Windind REFN, lauréat du prix de la mise en scène de la compétition officielle. Lost River, dont seule une énigmatique première image de la tête d’un enfant entourée d’une bulle hybride entre la tête de mort et la méduse, a à ce jour été diffusée. Du côté de l’intrigue, Billy est une jeune mère célibataire en charge de ses deux enfants, interprétée par Christina HENDRICKS (connue pour son rôle dans la série à succès Mad Men). Cette dernière se trouve progressivement entrainée vers les bas-fonds de la ville quasi fantomatique dans laquelle elle et ses enfants résident. Son fils ainé, Bones, découvre en parallèle un monde fantastique aussi sombre qu’inquiétant, dont l’un des chemins mène vers une mystérieuse cité engloutie. Par cette étrange découverte, Billy et les siens se trouvent désormais confrontés à de graves dangers. GOSLING et Lost River sont très certainement amenés à former la caution célèbre de cette sélection, et sont d’entrée de jeu très attendues par la critique et les festivaliers.

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L’intrigante première image du film Lost River, première réalisation de Ryan GOSLING

(Source : http://www.lefigaro.fr)

 

  Amour fou, de Jessica HAUSNER

Jessica HAUSNER, fille du peintre viennois Rudolf HAUSNER, fait ses premières armes à l’Académie du Cinéma de Vienne, où elle suit les cours de Michael HANEKE, plusieurs fois palmé à Cannes. Elle est script sur le tournage de son film Funny Games (1997). En 1998, son moyen-métrage Inter-view, brosse le portrait d’ « être décalés et solitaires ». Présenté à Cannes, il est bénéficiaire d’une mention de la Cinéfondation. Elle réalise, en 2000, Lovely Rita, portrait d’une adolescence en rupture avec son milieu familial. Ce dernier concourt, cette fois-ci, en sélection officielle du Festival de Cannes. Ce premier long-métrage lui fait accéder à une notoriété cinématographique internationale. Par ailleurs cofondatrice de la boîte de production Coop 99, qui encourage la jeune garde du cinéma autrichien, elle réalise en amont de son activité de productrice trois autres films : Hôtel (2004), Toast (2005), et Lourdes (2009). En 2011, elle fait partie du Jury de la Cinéfondation et des courts-métrages au Festival de Cannes. Amour fou est son cinquième long-métrage. Directement inspiré de la vie et de la mort du poète autrichien Heinrich VON KLEIST, et de sa compagne Henriette VOGEL, ce film se veut aussi témoin de l’ambivalence du sentiment amoureux. Si Lovely Rita et Hôtel ont tous les deux été nominés à Cannes, cela n’a pas été le cas des deux derniers films de Jessica HAUSNER. Elle signe donc, avec Amour Fou, son grand retour sur la croisette, et y dépassera peut-être le stade de la seule nomination, en étant pour la première fois primée.

Le couple formé par le poète autrichien Heinrich VON KLEIST et Henriette VOGEL, dans Amour fou, de Jessica HAUSNER

(Source : http://www.afc.at)

 

Charlie’s Country de Rolf de HEER

Réalisateur subversif, Rolf de HEER est originaire des Pays-Bas, a passé une partie de son enfance en Indonésie, puis a émigré en Australie à huit ans. Il s’est penché par deux fois sur l’histoire des aborigènes : en 2002 avec The tracker 2006 avec 10 canoés, 150 lances et trois épouses, passant d’un style violent à une écriture plus légère. Charlie’s country s’inscrit dans la même thématique : il raconte l’histoire d’un aborigène retournant vivre au sein de sa communauté. L’acteur aborigène David GULPILIL (La dernière vague, Peter WEIR) jouera Charlie. Le film a déjà reçu un accueil chaleureux au Festival du film d’Adélaïde en octobre dernier, où il était présenté en avant-première, ce qui laisse présager un bel avenir à Cannes.

(Source : http://images.allocine.fr)

 

  Snow in paradise, d’Andrew HULME

Andrew HULME est, à l’origine de sa formation, non pas réalisateur mais monteur. Il a procédé au montage des films les plus primés de ces dix dernières années, comme Acid House (2000), de Paul McGUIGAN, ou encore Control (2007), d’Anton CORBIJN. Basé sur une histoire vraie, Snow in paradise est son premier long-métrage en tant que réalisateur, précédé d’une tentative de premier court-métrage, Delinquent (2010). Snow in Paradise suit le cheminement de Dave, petit délinquant de l’East End de Londres, entre trafic de drogues et violences. Lorsque son meilleur ami, Tariq, décède des suites de ses illégales entreprises, Dave est pour la première fois pris d’inapaisables remords. C’est à ce moment-là qu’il découvre l’Islam et parvient à retrouver une paix intérieure. Pourtant, un jour, son passé de criminel revient le mettre à l’épreuve. Ce long-métrage a été qualifié par certains critiques anglais de « réponse britannique à Un Prophète (2009) », film français de Jacques Audiard. Un bon présage pour le jeune réalisateur, quand on sait que ce dernier a été récompensé par le Grand Prix du Jury du Festival de Cannes 2009.

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 Dave, délinquant devenu musulman converti dans Snow in paradise, d’Andrew HULME

(Source : http://static.wixstatic.com)

 

  Dohee-Ya (« A girl at my door ») de Joo-Ri JUNG

Doyee Ha est le premier long-métrage de la réalisatrice et actrice coréenne Joo-Ri JUNG. Il porte sur la confrontation de Young-Nam, chef de la police locale (Bae DOO-NA), et de sa fille Do-Hee à la violence de son beau-père. Héroïne de ce drame familial, Bae Doo-Na a notamment joué dans Sympathy for Mr. Vengeance de Park CHAN-WOOK (2003) et The Host de Joon-ho BONG (2006).

(Source : http://fr.web.img4.acsta.net)

 

  Xenia, de Pános H. KOUTRAS  

Pános H. KOUTRAS est un réalisateur grec ayant fait ses études de cinéma à la London International Film School, puis à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Il a écrit et réalisé plusieurs courts-métrages. Il est aussi fondateur, en 1995, de sa propre maison de production, 100 % Synthetic Films. Avant Xenia, il réalise trois autres longs-métrages : L’Attaque de la moussaka géante (2000), une parodie de science-fiction, La Vie véritable (2004), et Strélla (2009), que les Inrocks décrivent comme « un Almodovar au goût de moussaka », prenant place dans le milieu LGBT d’Athènes. Il est aujourd’hui pour la première fois nominé à Cannes pour cette épopée fraternelle hellénique, sous fond de crise économique et politique. Dany (16 ans), gay excentrique, et Odysseas (18 ans), aîné ténébreux entreprennent, à la mort de leur mère albanaise, un voyage vers Thessalonique, afin d’y retrouver leur père, Grec, qui les a abandonnés à la naissance. Par le biais de cette recherche, les deux frères souhaitent obtenir de leur géniteur la nationalité grecque. Ils se sont aussi promis de prendre part à un concours de chant célèbre en Grèce, dans l’espoir d’une vie meilleure. Comme tout voyage initiatique, leur relation sera mise à l’épreuve. Lorsqu’il se confie au magazine Libération Next, le cinéaste confit que Xenia aura été son « tournage le plus difficile ». Pourquoi Xenia ? Ce « mot-concept », qui renvoie à l’idée d’hospitalité, est aussi le nom d’une chaine hôtelière dont les deux frères vont squatter, au cours de leur périple, l’un des hôtels en ruine. Si KOUTRAS voit son film comme son premier « teenage movie », bien qu’approchant lui même de la cinquantaine, il peut espérer voir, avec Xenia, saluée sa pleine maturité cinématographique par le Jury d’ « Un Certain Regard ».

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 Les jeunes acteurs Kostas NIKOYLI (Dany, le blond) et Nikos GELIA (Odysseas, le brun) sur le tournage de Xenia de Pános H. KOUTRAS

(Source : http://next.liberation.fr/)

 

  Run de Philippe Lacote

Philippe Lacote est un réalisateur franco-ivoirien ayant réalisé plusieurs documentaires et courts-métrages. Il présente à Cannes son premier long-métrage, Run, déjà primé au Jérusalem International Film Lab. Proche du documentaire, Run s’inscrit au cœur du conflit militaro-politique en Côte d’Ivoire. Dans ce thriller, le personnage principal, Run, a tué le Premier ministre de son pays. Alors qu’il fuit, sa vie lui revient par flashes.On y verra notamment dans le rôle principal Abdoul Karim Konaté et Isaach de Bankolé, César du meilleur jeune espoir masculin en 1987 pour Black Mic Mac de Thomas Gilou.

(Source : http://images.allocine.fr)

 

  Turist (« Force majeure ») de Ruben Ostlund

Le réalisateur suédois Ruben Ostlund, revient à Cannes avec Turist, son quatrième long-métrage. Si Happy Sweden avait été nommé dans la sélection Un certain Regard en 2008, Play (Prix 2011 du meilleur réalisateur au Festival International du film de Tokyo), était présent à la Quinzaine des réalisateurs en 2011. Avec Turist, il tentera de transformer l’essai. Ce drame familial, grinçant d’humour noir et de culpabilité, montre une famille suédoise confrontée à une avalanche. Le père agit avec lâcheté, et sera hanté par son geste.

(Source : http://fr.web.img5.acsta.net)

 

  Hermosa Juventud (« La belle jeunesse ») de Jaime Rosales

Dans Hermosa Juventud, un couple de jeunes espagnols ambitieux, Natalia et Carlos, fait face à la crise économique. Afin de gagner de l’argent, ils prennent la décision de tourner un film X. Seul réalisateur espagnol présent en sélection officielle à Cannes cette année, Jaime Rosales mélange ici images professionnelles et rushes amateurs. Il est attendu au tournant avec ce sixième long métrage portrait de la jeunesse espagnole, ayant déjà été nommé à Un certain Regard en 2007 pour La Soledad et à la Quinzaine des réalisateurs en 2012 pour Dernier rêve et silence.

(Source : http://fr.web.img5.acsta.net)

 

  Fantasia, de Wang CHAO  

Wang CHAO est un réalisateur chinois né en 1964. Issu d’un milieu ouvrier, il étudie néanmoins à l’Université, dont il ressort diplômé. Il commence par travailler cinq ans dans une usine sidérurgique, avant d’en être licenciée, et de se lancer dans des études de filmologie à l’Académie du Film de Pékin, dès 1991. Après sa diplomation en 1994, il devient critique de cinéma. Grâce à sa critique du film Terre jaune, de CHEN Kaige, ce dernier l’emploi comme assistant sur le tournage de ses films Adieu ma concubine, et L’Empereur et l’assassin, entre 1995 et 1998. Par la suite, il rédige des nouvelles, pour finalement en tirer des scénarios de films. En 2001, il tourne L’Orphelin D’Anyang (sans autorisation), sélectionné la même année dans la Quinzaine des Réalisateurs du Festival de Cannes. Il poursuit l’optique d’une trilogie sur la Chine avec deux autres films, Jour et nuit (2004), et Voiture de luxe (2006), qui obtient le prix du Jury « Un Certain Regard » à Cannes. En 2009 sort Memory of Love, explorant la naissance du sentiment amoureux, à la lisière de la mémoire. Fantasia est donc le cinquième long-métrage du réalisateur. Son synopsis est à ce jour introuvable sur internet. Il faudra donc prendre son mal en patience avant de le découvrir une fois sur la croisette.

Le cinéaste Wang CHAO

(Source : http://www.chine-informations.com)

 

  The salt of the earth (« Le sel de la terre ») de Wim WENDERS et Juliano RIBERO SALGADO

L’allemand Wim WENDERS est un habitué de la Croisette. En tout, il y a été nommé seize fois, du prix de la mise en scène avec Les ailes du désir en 1987 au Grand Prix du Festival avec Si loin, si proche, en 1993, en passant par Rendez-vous à Palerme, dernier de ses films présentés en compétition, en 2008, sans oublier la Palme d’or pour Paris, Texas en 1984. Cosmopolite, Wim WENDERS touche à tout. Il se penche avec The salt of the earth sur la photographie, l’une de ses grandes passions. Ce documentaire présente le dernier travail du photographe brésilien Sebastiao SALGADO, Genesis, qui a notamment fait l’objet d’une exposition à la Maison Européenne de la Photographie en 2013. Il y dévoile des endroits vierges de toute trace de civilisation humaine, comme le retour à un paradis terrestre ; The salt of the earth promet ainsi des images époustouflantes de beauté.

Wenders et Salgado travaillant ensemble 

(Source : http://fr.web.img2.acsta.net)

  Loin de son absence, de Keren YEDAYA  

Keren YEDAYA est une cinéaste israélienne née en 1972. Elle étudie le cinéma à l’école d’art Camera Obscura de Tel Aviv. Féministe, militante en faveur des droits des femmes, et farouchement opposée à la présence militaire israélienne en Cisjordanie, ses films s’inscrivent dans la ligne droite de son activisme politique. Sa carrière début par le tournage de plusieurs courts-métrages, dont Elinor (1994), portrait d’une conscrite israélienne dans l’armée, puis Lulu (1998), à propose de la prostitution en Israël. En 2001, elle est invitée en France par le producteur Emmanuel AGNERAY. Elle y tourne son troisième court-métrage, Les dessous, au sujet d’une boutique de lingerie féminine parisienne. C’est à ce moment-là qu’elle reçoit le soutien financier du Festival International du Cinéma Méditerranéen de Montpellier pour le tournage de son premier long-métrage. Ce sera Mon trésor, sorti en 2004, et doublement vainqueur du prix de la Semaine de la Critique et de la Caméra d’Or du Festival de Cannes. En 2009, son second long-métrage, Jaffa, est aussi présenté à Cannes. Pas encore de synopsis disponible sur internet pour son nouveau film Loin de son absence, en sélection pour « Un Certain Regard », seulement cette prédiction du délégué général du Festival de Cannes Thierry FRÉMAUX : la réalisatrice risque de susciter « beaucoup de polémiques ». Un cocktail idéal pour l’obtention d’un prix par l’incorruptible réalisatrice ?

 

 

La cinéaste Keren YERADA et sa Caméra d’Or

(Source : http://cdn-premiere.ladmedia.fr)

Mona Oiry et Léa Scherer

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