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En France, c’est René Belin, ancien responsable de la CGT devenu ministre de Pétain, qui fait du 1er mai, jour de la Saint Philippe, un jour chômé. Cette « Fête du Travail et de la concorde sociale » vise alors à rapprocher les ouvriers du régime de Vichy. Le gouvernement issu de la Libération en fera finalement un jour férié, chômé et payé en 1947. Cette fête disparaît dans les années 1950 et 1960, les défilés étant interdits lors des guerres d’Indochine et d’Algérie, il faudra attendre le 1er mai 1968 pour que la CGT organise une grande manifestation dans les rues de Paris. Une tradition est née.
Quel mot d’ordre ?
Ce 1er mai aura une saveur particulière alors que l’Assemblée nationale vient de voter le programme de stabilité budgétaire prévoyant près de 50 milliards d’économies. Dans son tract, la CGT 63 appelle à manifester contre « l’austérité qui sert les puissants et ruine les populations » mais aussi « contre le pacte de responsabilité qui mine les droits des salariés ».
Le secrétaire général de la CGT, Thierry Lepaon, a promis, de son côté, que les manifestations du 1er mai auront « forcément un caractère particulier ». Selon lui, le gouvernement prend des « mesures d’austérité qui vont remettre en cause le modèle social français » : « Ceux qui ont le plus de patrimoine, le plus de revenus, le plus de salaires s’en sortiront encore bien. Par contre tous ceux qui n’ont que leur salaire ou leur retraite pour vivre, pour eux la vie sera plus dure demain qu’hier ».
Dans quelles villes ?
Des centaines de défilés et manifestations sont organisées dans toute la France. A Paris, le départ est prévu place de la Bastille à 15 heures (CGT, FO, FSU, Solidaires) ; à Rennes, place de la mairie à 10h30 (CGT, FO, FSU, Solidaires) ; à Lille, porte des Postes à 10h30 (CGT) ; à Strasbourg, place De-Lattre-de-Tassigny à 10 heures (CGT, CFDT, FSU, Solidaires) ; à Rouen, place de la Mairie à 10h30 (CGT, FO, FSU, Solidaires, Unef, UNL) ; à Bordeaux, place de la République à 9h30 (CGT, FSU, Solidaires, Unef) ; à Toulouse, place Esquirol à 10h30 (CGT, FSU, Solidaires) ; à Marseille, Porte d’Aix à 10h30 ; à Grenoble, place de Verdun à 10 heures (CGT, FSU, Solidaires) ; à Lyon, gare des Brotteaux à 10h30 (CGT, FSU, Solidaires) ; et à Clermont-Ferrand, le départ est prévu place Delille à 10 heures (CGT, FO, FSU, Solidaires, Unef).
Traditionnel défilé du Front national
Jeudi 1er mai, comme chaque année, le Front National défilera à Paris (entre la rue de Rivoli et la place de l’Opéra) dès 9h30 « pour honorer Jeanne d’Arc et les travailleurs français ». Une occasion pour Marine Le Pen « de faire passer un message politique aux Français » : « A moins d’un mois de l’élection européenne et alors que le gouvernement montre chaque jour qu’il n’a tiré aucune leçon de la claque des municipales, le discours qu’elle prononcera à midi est d’une importance particulière », a annoncé Steeve Briois, Secrétaire Général du Front National et maire d’Hénin-Beaumont.