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France-Brésil: l’opposition des cars

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Le dimanche 26 mai 2014 restera dans les mémoires comme un jour prolifique dans le fait divers, section autobus. Entre exorcisme de vieux démons et expression du mécontentement d’un peuple, deux douze tonnes ont véhiculé des messages lourds de sens sur le chemin du Mondial brésilien.

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Plus de deux-cents enseignants en grève ont profité de l’exposition médiatique de la Séleçao pour protester contre le Mondial et réclamer des hausses de salaires. (shutterstock.com)

« Un éducateur vaut plus que Neymar » 

La réticence de la population brésilienne envers l’organisation de la Coupe de Monde chez elle est de notoriété publique. L’actualité du pays carioca est émaillée depuis des mois, voire des années, de faits divers dont émane le mal-être du Brésil… Un mal-être et une colère qui semblent profonds, tant on connaît la propension des Brésiliens à mélanger avec passion leur quotidien et le football. Des professeurs grèvistes ont donc profité d’un déplacement des joueurs de la Séleçao dans les rues de Sao Paulo pour bloquer le véhicule. Les forces de l’ordre ont mis plus d’une demi heure pour disperser les manifestants, et ont du essuyer quelques jets de pierre. Une pression tout sauf saine pour les hommes de Scolari, qui s’ajoute à celle quasiment palpable de remporter le trophée.

Le fantôme de Knysna déchiqueté sur la place publique

Le bus de Knysna et les Bleus c’est un peu comme le « coup de boule » de Zidane et la finale perdue de 2006, ou l’attentat de Schumacher sur Battiston en 1982. Une image douloureuse qui renvoie à un souvenir qui l’est encore plus. Adidas, équipementier de la sélection nationale de 1972 à 2010, s’est offert une opération de communication originale et rédemptrice: une copie conforme du « bus de la honte » a été assemblée pour l’occasion, dans le but d’être détruite devant 400 spectateurs, près de la Courneuve en région parisienne. A l’image de la qualification héroïque face à l’Ukraine, l’Equipe de France chasse les démons du fiasco de 2010 petit à petit: reste à savoir si cette année les Bleus sortiront du car… et pourquoi pas des quarts.

Un article d’Hugo Bruchet pour JOL Press

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