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France-Norvège: l’engouement retrouvé des supporters

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Les supporters ont répondu présents et n’ont pas été déçus par la performance de leurs protégés. (shutterstock.com) 

Finie la morosité qu’on associait trop souvent aux matchs disputés au Stade de France. Les tricolores ont retrouvé leur public dans une atmosphère chaleureuse et bon enfant. Soucieux de faire bonne impression dans la capitale, les Bleus de Deschamps ont étrillé la Norvège 4-0. Un résultat à la mesure des attentes des supporters interrogés par JOL Press avant le coup d’envoi. Extraits. 

Le tournant décisif du barrage face à l’Ukraine 

C’était peut-être la seule question qui fâche. Lorsque l’on leur demandait : « Après la défaite 2 à 0 du match aller, la qualification, vous y avez cru ? », les supporters fronçaient les sourcils. Certains assument leur scepticisme : « On a tellement souffert en les regardant depuis quatre ans que c’était dur de croire en eux… Mais ils nous ont surpris », nous raconte Alain, fonctionnaire de 46 ans accompagné de ses deux jeunes fils. Pour Sami et sa bande, qui « n’ont pas raté un match au Stade de France depuis 3 ans », la qualification miracle était prévisible ; « on s’identifie à eux, et on savait à quel point la Coupe du Monde au Brésil était importante à leur yeux. Ils ne pouvaient pas la manquer ! » continuait Sami. 

L’analyse la plus lucide nous vient de Lucas, vendeur à la boutique officielle de l’équipe de France aux abords du stade. Il nous expliquait que cette rédemption du barrage ukrainien était nécessaire au groupe bleu, tant celui-ci avait échoué systématiquement à s’unifier dans les moments clés. « On avait tous besoin d’un électrochoc, joueurs comme supporters ». Pour preuve, la queue devant sa boutique n’a pas désempli jusqu’au coup d’envoi : « Les fans sont à nouveau fiers de porter les couleurs de l’équipe de France ». 

Cabaye, Sakho et Valbuena nouveaux chouchous du public 

On s’attendait aux Ribéry, Benzema ou encore Lloris. Mais à l’image du renouveau des Bleus de Deschamps, les supporters se sont trouvé de nouveaux chouchous. Yohan Cabaye, de retour en Ligue 1 depuis janvier avec le PSG, est un des joueurs clés de l’ère Deschamps. Sa technique et son humilité ont convaincu les supporters, et sa cote d’amour était très forte dans la ville lumière. Pour Johanna, étudiante en droit et fan de la première heure : « Cabaye incarne un type de joueurs qu’on veut voir en EDF : modeste, appliqué et investi » avant de rajouter : « Il est peut-être moins talentueux qu’un Nasri, mais il apporte beaucoup plus au groupe ». Le message de Deschamps semble avoir trouvé un écho chez les supporters. L’ancien parisien Mamadou Sakho est bien entendu plébiscité par les supporters. 

Héros des barrages, on apprécie son sens de l’équipe et son dévouement pour le maillot bleu. Joël, stadier depuis 10 ans, ne s’y trompe pas : « Sakho fait partie de ces joueurs qui ont vite compris qu’il n’y a pas que les performances en club qui font progresser. Il est fier de jouer pour la sélection, et ça se sent ». Autre favori des fans, Mathieu Valbuena incarne un joueur moins en verve dans son club et qui retrouve une deuxième santé en équipe nationale. Souvent sifflé au Stade de France du fait qu’il joue à l’Olympique de Marseille, « petit vélo » a été ovationné pendant la présentation des joueurs. Les mauvais esprits ne sont plus les bienvenus à Saint-Denis. 

Selon vous, la France ira au moins en quarts de finale 

Si le désamour des Bleus semble désormais de l’histoire ancienne, rares sont ceux qui croient en la victoire finale au Brésil. « On risque de tomber sur l’Allemagne en quarts et la marche sera trop haute.. » nous confie Denis, qui avait fait le déplacement de Strasbourg avec sa famille. D’autres pensent que la dynamique du groupe est impressionnante, et qu’il sera presque imbattable lors de l’Euro 2016 à domicile. Mais pas au Brésil. Cependant, on n’envisage pas le drame d’une élimination en phase de groupes.

L’ironie du soir nous vient de deux supportrices norvégiennes. Interrogées sur le potentiel parcours bleu, les Scandinaves n’ont pas hésité à donner les tricolores vainqueurs en terres brésiliennes. Selon Vera, « c’est une tradition dans le sport français de faire une performance quand on ne vous y attend pas ». Esperons que l’avenir lui donnera raison. En attendant, la communion entre joueurs et supporters était totale ; et la rouste infligée par les Bleus n’en était que plus savoureuse.

Un article d’Hugo Bruchet pour JOL Press
 

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