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Iran-France: Des élus dénoncent l’humiliation faite à des parlementaires français

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Les membres d’une délégation de sénateurs français qui ont récemment visité l’Iran ont été humiliés à l’aéroport de Téhéran lorsqu’on a exigé d’eux leurs empreintes digitales pour entrer dans le pays, a déploré un parlementaire mardi dans un colloque à l’Assemblée nationale.
 
Quelques dizaines de parlementaires français représentant plusieurs groupes politiques à l’Assemblée nationale se sont interrogés à Paris sur le bien-fondé de visites officielles d’élus en Iran, dénonçant le fait qu’elles soient « souvent contrôlés au point d’imposer des restrictions inacceptables aux parlementaires ». 
 
Les membres du Comité Parlementaire pour un Iran Démocratique (CPID) s’étaient réunis mardi à la Salle Victor Hugo afin « d’envoyer un message clair » à leurs collègues, quelques jours après la visite fin avril d’une délégation de sénateurs français en Iran a rapporté l’AFP.
 
Pour le CPID il paraît essentiel que le déplacement de parlementaires français en Iran doit s’inscrire dans le cadre des orientations arrêtées par le Parlement européen dans sa résolution du 3 avril 2014, en particulier sur la situation des droits de l’homme en Iran.
 
« Nous nous interrogeons sérieusement si ces voyages, souvent guidés et contrôlés au point d’imposer des restrictions inacceptables aux parlementaires, correspondent à notre intérêt national, à nos engagements internationaux, et encore, quel message donnons-nous aux Iraniens quotidiennement exposés aux exactions que nous connaissons », ont déclaré les députés dans un communiqué publié à l’issue de la rencontre.
 
Ce comité parlementaire, constitué de représentants de divers groupes politiques à l’Assemblée nationale, s’était réuni en présence de nombreux parlementaires dont Bruno Leroux, président du groupe socialiste.  Il est présidé par Gérard Charasse (Radical), qui dirige ce comité avec Dominique Lefebvre (PS), Michel Terrot (UMP) et André Chassaigne (Gauche).

L’indignation du sénateur Jean-Pierre Michel

La délégation de sénateurs français n’a pas pu s’entretenir avec d’anciens prisonniers politiques ou des membres de la société civile, a regretté le sénateur socialiste de la Haute-Saône Jean-Pierre Michel qui participait également à la conférence.
 
« Il nous paraît absolument impossible qu’une délégation de parlementaires français (…) se rende en Iran sans que la question des droits de l’homme ne puisse être abordée et, en particulier, que cette délégation ne puisse rencontrer des victimes (ou parents de victimes), des prisonniers politiques et des opposants de la société civile. Toute autre attitude reviendrait de facto à cautionner les pratiques du régime en place sur le plan des droits de l’homme », a souligné le comité.
 
Durant cette conférence à laquelle était invité la présidente élue du Conseil national de la Résistance iranienne, Mme Maryam Radjavi, le bilan du nouveau président iranien Hassan Rohani en matière des droits de l’homme, cinq mois après l’accord provisoire sur le programme nucléaire, a été largement évoqué par différents intervenants. 
 
La présidente du CNRI, a appelé les élus à refuser de se laisser instrumentaliser par le régime. « J’appelle les parlementaires et les chefs d’entreprises à annuler leurs déplacements en Iran, comme beaucoup l’ont déjà fait en Europe parce qu’ils ont refusé d’être utilisés comme une carte blanche pour davantage de crimes », a-t-elle déclaré, selon un communiqué du CNRI.
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