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Italie: le Mouvement 5 étoiles reste la deuxième force du pays

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Beppe Grillo, le leader du Mouvement 5 étoiles (Crédit: Shutterstock.com).

JOL Press : Comment analyser le score du Mouvement 5 étoiles ?
 

Andrea D’Ambra : Pendant la campagne électorale, le système médiatique et politique n’a pas arrêté de taper sur le Mouvement 5 étoiles. Si on prend en compte le fait que Matteo Renzi a été omniprésent à la télévision, je crois qu’on peut dire que le résultat du M5S est très bon (21,2%). Dans certaines régions (en Sardaigne et en Sicile par exemple), nous avons fait jusqu’à 28%.

L’objectif qui était de dépasser le Parti démocrate n’est pas atteint, mais par rapport aux dernières législatives (25,5%), nous n’avons pas à rougir de nos scores aux européennes.

JOL Press : Ce scrutin confirme-t-il la place du M5S en tant que deuxième force politique du pays ? 
 

Andrea D’Ambra : Je pense que ces élections montrent que des millions d’Italiens partagent notre vision de l’UE : il est possible d’appartenir à une Europe qui ne soit pas celle des banques et de la finance, mais celle de la solidarité. Ce scrutin récompense aussi le travail réalisé depuis un an par les députés du M5S au Parlement italien. Nos électeurs nous font confiance. 

JOL Press : Ces élections n’étaient-elles pas essentiellement focalisées sur des enjeux nationaux ? 
 

Andrea D’Ambra : En tout cas, je ne dirais pas qu’il s’agissait d’un référendum sur l’action menée par Matteo Renzi depuis son arrivée au pouvoir il y a trois mois. Certes, les résultats du Parti démocrate vont sans doute le conforter dans sa politique. Mais je crois que ces élections étaient avant tout l’expression d’un choix entre, d’un côté un mouvement qui se préoccupe vraiment des citoyens, et de l’autre les partis qui représentent l’establishment et le statu quo.

JOL Press : Le vote en faveur du M5S est-il est vote d’adhésion ou de protestation ?
 

Andrea D’Ambra : Les deux ! Le Mouvement 5 étoiles représente le changement contre un système. Or, pour mettre en place quelque chose de nouveau, il faut voter contre ce qui est établi. Le chômage augmente, les jeunes s’inquiètent pour leur avenir, la situation socio-économique est très difficile… Il faudrait être bête pour nier que le système actuel ne fonctionne pas. 

JOL Press : Que répondez-vous aux accusations de populisme ? 
 

Andrea D’Ambra : Tout dépend de ce qu’on entend par populisme. Qu’on en juge par notre action au Parlement. Nous luttons contre la corruption. Est-ce du populisme ? Les députés et les sénateurs du M5S ont réduit leur salaire de 14 000 à 2 500 euros. Est-ce du populisme ? Je pense que le système appelle facilement populisme tout ce qui est contre lui.

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