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La fronde des paysans secoue à nouveau la Colombie

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Quelques milliers de paysans colombiens ont protesté lundi 28 mai dans plusieurs départements du pays notamment celui de Boyacá, de Santander, mais aussi de Caquetá et du Cauca, afin d’exhorter l’Etat à réaliser les promesses prises pendant les négociations d’août et septembre 2013.

Des concerts de casseroles à travers le pays

Les agriculteurs critiquent la politique agricole du gouvernement et dénoncent les conséquences des traités de libre-échange avec les Etats-Unis et l’Union européenne qui favorisent l’importation de produits plus compétitifs.

« Nos revendications contre les coûts élevés du carburant, les engrais et les pesticides n’ont pas été entendus (…) », a ainsi lancé Cesar Pachon, le leader de Dignidades Agropecuarias – « Dignité agricole » en français – qui regroupe plusieurs associations paysannes.

Le secteur paysan appelle à des manifestations dans tout le pays notamment à travers des concerts de casseroles, une forme de protestation répandue dans les pays d’Amérique du Sud. De son côté, le gouvernement  voit dans cette nouvelle grève des agriculteurs des intérêts politiques et accuse les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) d’avoir rejoint les rangs des protestataires, rappelle France 24.

Des tensions qui perdurent

Déjà en août dernier, la situation était explosive en Colombie entre le gouvernement et les paysans : le président Juan Manuel Santos avait décidé de militariser Bogota et déployer 50 000 soldats pour faire face à la grogne des paysans.

Pour Daniel Pécaut, Directeur d’études à l’EHESS et spécialiste de la Colombie, la révolte paysanne en Colombie est liée à la « conjoncture des négociations à la Havane » : «  Les mouvements sociaux, qui ne pouvaient pas s’exprimer depuis de nombreuses années parce que les mouvements armés étaient omniprésents, se réveillent aujourd’hui. C’est un ensemble de revendications différentes qui se conjuguent pour créer cette agitation paysanne extrêmement forte dans un pays qui n’est pas habitué à ce que les revendications sociales soient exprimées », expliquait-il à JOL Press en septembre dernier.

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