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A Berlin, dernière étape du JOL Europe Express, je m’arrête à l’Office franco-allemand pour la Jeunesse (OFAJ) pour réfléchir à cette question d’identité européenne avec Hannah, Maxime, Fabien et Clémence, Français et Franco-Allemands, qui iront tous voter – en personne ou par procuration – ce dimanche pour les élections.
« On comprend l’intérêt de l’Europe à partir du moment où l’on en profite vraiment : et profiter de l’Europe c’est avoir une expérience au sein de l’Union européenne » explique Hannah, jeune française de 21 ans qui travaille à l’Office franco-allemand pour la Jeunesse (OFAJ), apres voir effectué sa double-licence à Paris. « En voyageant, on se rend compte que l’Europe ce n’est pas juste Bruxelles ou Strasbourg, mais qu’il existe de vrais projets derrière et une offre à destination des jeunes » poursuit la jeune fille qui regrette cependant que cette offre ne soit pas davantage visible.
Quand une carte d’identité suffit pour voyager dans 28 pays
Avis partagé par Maxime, Français de 24 ans qui effectue un volontariat franco-allemand à l’OFAJ à Berlin : « quand on vit à l’étranger – que cela soit au sein de l’UE ou l’extérieur, on se sent rend compte vraiment ce que c’est que l’Europe ». C’est lorsqu’il s’est rendu aux Etats-Unis, que l’étudiant en communication politique a eu pour la première fois conscience d’être vraiment européen : « Que l’on soit de Hongrie, de France ou d’Espagne : pour le reste du monde nous sommes une unité et nous sommes tous européens ! ».
Parmi les jeunes, cette notion devient beaucoup plus concrète après une expérience vécue hors de l’UE, où il faut passer par l’étape passeport, visa, et autres démarches auprès des ambassades… « En Europe, une photocopie de ma carte d’identité suffit pour se rendre dans 28 pays, c’est un avantage énorme » explique Hannah.
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Opacité de l’UE
Dans un contexte de crise, où les partis eurosceptiques gagnent du terrain, notamment chez les jeunes, premières victimes du chômage et des mesures d’austérité, Maxime et Hannah, ont quelques arguments en réserve pour défendre le projet européen : « Pour moi, l’Europe c’est cette idée d’être plus fort tous ensemble : c’est un des arguments les plus convaincants pour défendre l’Union européenne dans un espace mondialisé » estime Maxime.
Ils déplorent tout de même une certaine opacité de l’UE, « où les décisions se prennent de là-haut », ainsi que la complexité de ces élections, pas assez directes selon eux: « mais les candidats sont en train de se pencher sur le sujet pour proposer une Europe plus simple et concrète » relativise Maxime.
Une citoyenneté européenne ?
Que signifie être européen aujourd’hui ? Peut-on parler d’une citoyenneté européenne ? La réponse à cette idée abstraite n’est pas évidente… « J’adore ce genre de questions sur lesquelles on ne se penche jamais avant que quelqu’un nous interroge! » lance Clémence, Franco-Allemande de 21 ans.
« A termes, l’UE veut que la citoyenneté européenne prime sur la citoyenneté nationale, mais pour l’instant, il n’y a rien dans la citoyenneté européenne » constate Hannah. « Nous n’avons pas de carte d’identité européenne par exemple, il n’y a non plus d’impôt européen, ni de grande ambassade des Etats-Unis d’Europe à l’étranger… » continue la jeune fille. C’est pour toutes ces raisons, selon elle, que « les codes traditionnels de l’identité nationale ne peuvent pas s’appliquer à l’Union européenne » et qu’il faut en « inventer d’autres si l’on veut vraiment travailler à ce sentiment de citoyen européen ».
« Les questions d’identité sont toujours un peu complexes…car c’est toujours difficile de donner une définition claire et des critères précis » estime quant à lui Maxime. Le jeune homme, qui a fait plusieurs petits voyages à travers l’Europe, se sent autant français qu’européen : « je suis les deux ! » s’exclame-t-il. Depuis qu’il est à Berlin, lorsq’il discute avec un Allemand, c’est comme s’ils venaient tous deux de « deux régions différentes » : comme si « l’Europe était notre grand pays ».