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«L’Allemagne n’échappe pas à la montée de l’euroscepticisme»

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JOL Press : Les électeurs allemands sont-ils intéressés par ce scrutin ? A quel niveau de mobilisation s’attend-on ?
 

Henri de Bresson : Le niveau de participation devrait être le même que celui des dernières élections, à 43%. Conscients des risques d’une forte abstention et de la montée du petit parti eurosceptique Alternative für Deutschland (AfD), les deux principaux partis, l’Union des conservateurs (CDU/CSU) et les sociaux-démocrates, ont débuté leur campagne plus tôt qu’en France (où l’on était focalisé sur les municipales).

Par ailleurs, pour la première fois, les partis européens ont des candidats pour la présidence de la Commission européenne. L’un d’eux est le socialiste Martin Schulz, également président du Parlement européen. Cela contribue à l’intérêt des Allemands pour le scrutin.

JOL Press : Quels sont les thèmes qui occupent les débats ?
 

Henri de Bresson : La question de la stabilité de la zone euro reste au cœur des débats. L’AfD, qui prône la sortie de la monnaie unique, est crédité de 7% des intentions de vote. Ce qui est tout à fait nouveau. L’Allemagne n’échappe pas totalement à la montée de l’euroscepticisme. La gestion de la crise et les politiques d’austérité dictées aux pays du Sud ont suscité de vives critiques.

Les Verts et les sociaux-démocrates ont ainsi reproché aux conservateurs d’avoir géré la crise sans tenir compte des impacts politiques et sociaux des mesures drastiques imposées à d’autres Etats. Cela a suscité un vif débat en Allemagne, où l’on s’est interrogé sur la façon de «faire l’Europe» différemment. Ces réflexions sont toujours en cours et font partie de la campagne électorale.

JOL Press : Vous parliez de la montée de l’euroscepticisme. Qu’en est-il ?
 

Henri de Bresson : Cela reste à minorer. L’Allemagne est très conscience que l’Union européenne représente un marché important pour elle. Elle est aussi très consciente que l’Europe lui a permis de retrouver une stabilité après la période nazie. Du reste, il y a fort à parier pour que les résultats de ces élections soient semblables à ceux des élections législatives de septembre 2013, qui ont reconduit Angela Merkel à la tête du pays.

Ainsi, si l’on en croit les sondages, la droite chrétienne-démocrate et conservatrice a une confortable avance avec près de 40% des intentions de vote. Viennent ensuite les sociaux-démocrates (27%), puis les Verts (9%). Comme je l’indiquais plus tôt, l’AfD est crédité de 7% des voix. Ce qui est faible. Cela étant, c’est la première fois qu’un parti clairement europhobe s’inscrit dans le paysage politique allemand dans une élection européenne.

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